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Kadhafi mort, la presse ouest africaine entre soulagement et regrets

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D’une publication à l’autre, les éditorialistes font le bilan des 42 ans de règne de Kadhafi et les probables conséquences de sa disparition sur l’avenir du continent africain, où il était à la fois considéré comme un champion de l’unité africaine et un trouble-fête, un soutien financier solide pour certains Etats en difficulté en même temps qu’un déstabilisateur pour d’autres.

Prenant la défense du défunt guide libyen, le journal malien « Le Pouce » (privé), accuse les impérialistes occidentaux. « Ils sont enfin arrivés au terme de la mission qu’ils se sont assignés depuis la fameuse résolution 1973 du conseil de sécurité des Nations Unies, celle qui avait autorisé les frappes de l’Otan sur la Libye… Vogue maintenant la galère qui va désormais extraire le pétrole libyen en toute quiétude sans aucune peur au ventre », s’indigne le journal.

Les frappes de l’Otan ont été décisives dans la conquête du pays par les « rebelles » libyens regroupés au sein du Conseil national de transition. Cet immixtion de l’Otan, menée par la France et la Grande-Bretagne a été très critiquée par bon nombres d’observateurs qui les accusent de vouloir tout simplement s’emparer du pétrole libyen.

L’éditorialiste du quotidien malien « le républicain » Adam Thiam, quant à lui s’inquiète de l’après Kadhafi dans la région du Sahel, qui sert de base désormais à plusieurs groupes armés et organisations terroristes.

« Même si l’Occident arrive à assurer sa mainmise sur le pétrole libyen et à décrocher, pour le confort de ses entreprises, les contrats de reconstruction d’un pays qu’il a lui-même détruit, il reste la variable sahélo-saharienne », explique l’éditorialiste malien. Expliquant les menaces qui pèsent sur son pays le Mali, le Niger et le Tchad entre autres, il poursuit en affirmant que « le scénario-cauchemar de nos Etats déstabilisés par l’onde de choc de Benghazi, n’est plus une variable. Il tend vers la constance ».

« Incapable de comprendre les aspirations de la jeunesse à plus de justice sociale, de liberté et de démocratie, les présidents arabes, au pouvoir depuis des décennies ont été victimes de leur propre aveuglement, convaincus qu’ils étaient devenus irremplaçables. Après 42 ans de règne sans partage, Mouammar Kadhafi quitte la scène par la fenêtre », écrit de son côté le site d’information burkinabé, « Lefaso.net ».

Un sentiment partagé par « Le quotidien » du Sénégal, qui explique que même si les Africains ont un « devoir de reconnaissance » envers lui, l’on ne doit pas oublier que « l’aventure de Kadhafi avec les Noirs reposait sur une tromperie, en même temps qu’il cherchait à nous faire avaler… sa pilule d’une union des Etats africains immédiate et sans conditions, les frontières de son pays se fermaient à tous les ressortissants des pays de cette zone ».

« Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, l’histoire retiendra tout de même qu’il fut le seul leader africain a tenir debout contre la politique de la canonnière des Occidentaux, il fut le seul a utiliser les ressources de son pays pour améliorer l’économie et le niveau de vie de ses compatriotes », estime de son côté le site d’information Vibeghana.com

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