Selon un communiqué parvenu à Ouestafnews, les chefs d’Etat réunis dans la capitale malienne ont « pris acte de la démission de Monsieur Philippe-Henri Dacoury-Tabley de ses fonctions de Gouverneur de la Bceao ».
M. Dacoury-Tabley, de nationalité ivoirienne dirige l’institution monétaire depuis 2008. Il a été obligé de rendre sa démission parce que n’ayant pas accepté d’appliquer une mesure décidée par les ministres de l’Uemoa prise le 23 décembre 2010 à Bissau et qui retirait au président Laurent Gbagbo la « signature » au sein de l’institution financière sous régionale.
Lors de leur sommet les chefs d’Etat se sont dits préoccupés par « l’impact de la non application effective de ces décisions sur la stabilité du système économique, financier et monétaire de l’Union », selon le même communiqué.
Depuis le second tour de la présidentielle, deux « présidents » réclament chacun la légitimité en Côte d’Ivoire, mais pour l’instant, seul Alassane Dramane Ouattara, opposé à Laurent Gbagbo, est reconnu par la communauté internationale. Toutefois, le président sortant jouit encore du soutien des hommes qu’il avait placé dans diverses institutions nationales et internationales pendant ses dix ans de présence au pouvoir.
Au lendemain de l’annonce de la décision ministérielle de l’Uemoa prise à Bissau, certaines sources proches du camp Gbagbo avait brandi la menace de la création d’une « nouvelle monnaie » ivoirienne. Mais à l’annonce de la décision des chefs d’Etat à Bamako, le « gouvernement Gbagbo » plutôt dit « rejeter » la démission de M. Dacoury-Tabley, selon des informations relayées par plusieurs médias étrangers.
La Côte d’Ivoire est considérée comme la plus grande économie au sein du groupe des huit pays qui composent l’Uemoa. Avant la crise, elle représentait à elle près de 40 % de l’économie de l’Uemoa.
Les chefs d’Etats ont demandé au « président » Ouattara de soumettre un candidat pour succéder au gouverneur « démissionnaire » de la Bceao, le poste étant traditionnellement réservé à des Ivoiriens, selon une règle non écrite.
Outre la Côte d’Ivoire, l’Uemoa est composée du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. A l’exception de la Guinée Bissau (ancienne colonie portugaise), tous ces pays sont d’anciennes colonies françaises qui utilisent comme monnaie unique le franc CFA, « garanti » par le trésor français.
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