La Guinée Bissau, petit pays ouest africain en proie à un cycle continu de troubles politico-militaires depuis plus d’une décennie, reste très dépendante de l’aide extérieure.
Mais la communauté internationale y a suspendu sa coopération au lendemain d’un énième putsch militaire, intervenu en avril 2012, en pleine élection présidentielle.
La Guinée Bissau, qui vit dans un contexte marqué par des difficultés d’ordre financier et sécuritaire, avec la prolifération du trafic de drogue, s’achemine vers un scrutin présidentiel, fixé au 13 avril 2014, dans l’espoir que ce scrutin mettra fin à une instabilité politique devenue chronique depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1975.
Ce scrutin est donc perçu vu par certains analystes comme celle de la dernière chance. La communauté internationale lassée par la fréquence des coups d’Etat et l’immixtion permanente de l’armée dans le jeu politique a plusieurs fois averti les dirigeants bissau guinéens.
L’Organisation des Nations-Unies a déjà brandi la menace de « sanctions » contre tout dirigeant faisant entrave au retour à l’ordre constitutionnel.
« Depuis l’ouverture démocratique du pays dans les années 90, aucun président de la république ni aucun premier ministre n’a pu aller au terme de son mandat », déplore le président Nhamadjo, qui s’est dit en phase avec les récriminations de la communauté internationale.
Pour le scrutin du 13 avril 2014, la Cour suprême de Guinée Bissau a, après examen, entériné 13 dossiers de candidature dont celle José Mario Vaz, le candidat du Parti Africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap- Vert (PAIGC), parti « historique » ayant libéré le pays du joug colonial portugais.
La candidature de M. Vaz, ex-ministre des Finances, avait pourtant fait, l’objet d’une requête pour annulation par la justice. Il lui était reproché dernier d’avoir trempé en 2012, dans un présumé détournement d’une aide extérieure de 12 millions de dollars, opéré par l’ancien premier ministre Carlos Gomez Junior.