Citée par Le Soleil l’ambassadeur de la Turquie au Sénégal Mme Asligul Ugdul a souligné que l’objectif principal de ces rencontres sénégalo-turques est d’attirer les investisseurs turcs au Sénégal, l’Afrique étant longtemps restée une destination inconnue des Turcs.
Durant cette rencontre à laquelle des centaines de firmes turques ont pris part, les opérateurs économiques sénégalais ont cependant attiré l’attention sur le déséquilibre de la balance commerciale dans les échanges entre les deux pays, qui penchent largement en faveur de la Turquie.
« En 2011, selon les résultats que nous avons enregistrés, le Sénégal a vendu à la Turquie 2 milliards de FCFA au moment où la Turquie a vendu 50 milliards de FCFA au Sénégal », a relevé Makhary Diakhaté, président de Kardeslikh, une association qui regroupe des hommes d’affaires des deux pays.
Les produits échangés par les deux parties , tournent coté sénégalais autour des produits de la pêche, des fruits et légumes alors que la Turquie exporte vers ce pays du fer, de la fonte, de l’acier et du textile.
En réalité, au-delà du Sénégal, il y a une volonté ouvertement affichée de la Turquie de s’attaquer aux marchés africains. Un choix qui a été opéré depuis 2008, date du premier sommet Turquie-Afrique, lorsque les autorités de l’ex-empire Ottoman ont clairement exprimé leur souhait de faire de l’Afrique un « partenaire privilégié ».
Ainsi, à l’instar de la Chine, de l’Inde et du Japon, la Turquie a initié son sommet avec l’Afrique dont la première édition a eu lieu en août 2008 à Ankara. Au cours de cette même année, le pays est aussi entré dans le capital de la Banque africaine de développement (Bad) dont elle est devenue le 25ème membre non régional.
Les objectifs affichés lors de ce premier sommet était de porter les échanges commerciaux avec l’Afrique qui se situaient à 13 milliards en 2007 « à 50 milliards en 2012 ».
Pour atteindre cet objectif, Ankara est en train de « négocier des accords de libre-échange avec une dizaine de pays africains, dont le Sénégal, l’Ile Maurice, les Seychelles et la Libye », souligne le site du journal Les Afriques.
Pays émergeant et en pleine progression, la Turquie qui compte la population de 72,7 millions d’habitants et qui a réalisé un taux de croissance de 8 % en 2010, est devenue une puissance régionale à cheval entre l’Europe et l’Asie, mais qui peine à faire son entrée dans l’Union européenne en raison notamment de réticences des pays de la « vieille Europe », dont notamment la France.
Vous voulez réagir à cet article ou nous signaler une erreur, envoyez nous un mail à info[@]ouestaf.com
