La Gambie a annoncé son retrait du Commonwealth, accusant l’organisation d’être « une institution néocoloniale ».
« Le gouvernement se retire du Commonwealth, la Gambie ne sera plus jamais membre d’une quelconque institution néocoloniale ou constituant une extension du colonialisme», affirme un communiqué lu à la télévision gambienne le mercredi 3 octobre 2013 et largement repris dans les médias internationaux.
Aucun détail, n’a été fourni par les autorités gambiennes sur les causes profondes de cette décision. La Gambie était membre du Commonwealth depuis 1965.
Les relations entre la Gambie et la Grande-Bretagne, tête de file du Commowealth, ne sont pas des meilleures, depuis l’arrivée au pouvoir à Banjul en 1994 par coup d’état militaire de Yahya Jammeh. Ce dernier ne supporte pas les fréquentes critiques de l’ancien puissance coloniale, sur la situation des droits de l’Homme dans son pays et le soutien supposé de Londres à l’opposition politique gambienne.
En début d’année 2013, un rapport du Foreign Office, dénonçait les détentions arbitraires, la répression de la presse, perpétrées par le régime gambien.
L’année dernière l’exécution de neuf prisonniers à Banjul avait été vertement critiquée par Amnesty international et d’autres organisations. Un acte qui mettait fin à un moratoire de 30 ans sur la peine de mort dans ce pays.
Pour beaucoup d’analystes la situation difficile des droits humains, constitue le fond du problème entre la Gambie et le Commonwealth. La Gambie n’agrée pas la mise en place d’une commission nationale indépendante pour les droits de l’Homme préconisée par le Commonwealth.
En août 2013, cependant le projet de création de ladite commission, semblait en bonne voie d’après le quotidien gambien Forayaa qui indiquait que le document validé au cours d’un atelier, devait incessamment passer au parlement gambien.
Mis en place, dans sa forme actuelle en 1949, le Commonwealth compte 54 membres, tous d’anciennes colonies ou protectorats britanniques à l’exception du Rwanda et du Mozambique. L’organisation travaille entre autres sur des questions liées à l’Etat de droit, au développement, à l’égalité et à la démocratie.
Le retrait annoncé de la Gambie n’est pas sans rappeler celui du Zimbabwe, de Robert Mugabé, qui a quitté l’organisation en 2003.
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