Le président Wade s’exprimait à l’ouverture d’un Salon international des mines, visant justement à promouvoir les investissements miniers en Afrique.
Depuis près d’une décennie, les pays ouest africains se sont lancés , chacun de son côté, dans des politiques visant à développer l’exploitation minière mais dont les résultats se reflètent encore très peu dans l’économie de la sous région ou dans la vie des populations.
La quasi-totalité des pays concernés se retrouvent au bas de l’échelle, dans le classement sur la base de l’index de développement humain, dressé chaque année par le programme des nations unies pour le développement (Pnud).
Début avril, s’adressant aux parlementaires de son pays, le premier ministre du Burkina Faso, Tertius Zongo, saluait « l’entrée » de son pays dans le lot des pays miniers.
« Le nombre de titres et autorisations délivrés est passé de 537 en 2008 à 599 en 2009, soit une progression de 11,6% (…) et la production industrielle d’or est passée d’environ 5 000kg en 2008 à 11 642 Kg en 2009 », s’est félicité le premier ministre burkinabé, alors que son pays est classé en 2009 à la 177ème place sur la base de l’index de développement humain.
Le Mali troisième producteur d’or en Afrique et deuxième en Afrique de l’ouest depuis quelques années, ne fait guère mieux en étant classé 178ème, selon le même index.
Au Sénégal (166ème), pays qui a vécu en décembre 2008 des émeutes liés au mécontentement des populations locales dans la région aurifère de l’Est du pays, le ministre des Mines Ousmane Ngom a annoncé que depuis 2005, le secteur minier a attiré des investissements cumulés avoisinant les 2000 milliards FCFA, selon l’Agence de presse sénégalaise.
Ces chiffres mirobolants contrastent avec l’état décadent de la plupart des économies des pays concernés caractérisés, par le manque d’énergie, des déficits alimentaires et une dépendance vis-à-vis de l’aide étrangère.
Au Niger par exemple, grand producteur d’uranium les populations sont actuellement confrontées à la famine, alors que le pays découvre chaque année de nouvelles richesses dan son sous-sol.
En Guinée, divers gouvernements qui se sont succédés ont annoncé à plusieurs reprises la « réforme » du secteur minier et promis la renégociation des contrats miniers, sans grand succès.
Face à de telles situations paradoxales, la société civile ouest africaine dénoncent souvent des contrats léonins signés par les Etats parfois dans une totale opacité et au profit des grandes multinationales du secteur.
Ces mêmes voix ont appelé à l’adoption d’un code minier à l’échelle de la sous-région, mais celui-ci tarde à se mettre en place en dépit de plusieurs réunions et de nombreuses déclarations d’intention.
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