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Les militaires revendiquent la prise du pouvoir au Niger : vers la fin de la 6ème République ?

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La « 6ème république » nigérienne est née au lendemain de l’adoption le 4 août 2009 d’une nouvelle constitution très controversée dont le but était de permettre au président Mamadou Tandja de rester au pouvoir.

Dans la soirée du 18 au 19 février 2010, un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), a affirmé avoir pris le contrôle du pouvoir, selon une déclaration lue sur les ondes de la radio nigérienne (Radio Sahel) et relayée par Radio France international (RFI).

« Nous, forces de défense et de sécurité, avons décidé de prendre nos responsabilités en mettant fin à la situation politique tendue que vous connaissez déjà », a affirmé la voix présentée par RFI comme celle du colonel Goukoye Abdoul Karim, porte-parole du groupe de militaires qui revendique d’être désormais aux commandes à Niamey.

Dans la même déclaration, le CSRD a annoncé sa décision « de suspendre la constitution de la 6ème république et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues… ».

La naissance de la 6ème république avait polarisé la vie politique nigérienne et installé le pays dans une impasse.

L’opposition et la société civile refusaient de manière catégorique de reconnaître le régime du président Tandja, dont le mandat a expiré depuis le 23 décembre.

Mais à la faveur de la nouvelle constitution qu’il a faite adopter, M. Tandja s’était octroyé trois années supplémentaires de pouvoir et la possibilité de se représenter à une prochaine présidentielle.

Les militaires qui l’ont destitué ont promis de promouvoir des « Idéaux (…) qui pourront faire du Niger un exemple de démocratie et de bonne gouvernance… ».

Après une décennie de vie démocratique exemplaire entre 2000 et 2009, le Niger s’était subitement retrouvé à nouveau en crise, suite à ce que les partisans du gouvernement nigérien avaient appelé Tazartché (prolongation ou extension en langue haoussa).

Ce sont les animateurs de ce Tazartché, des proches de Tandja, qui l’ont convaincu de demeurer au pouvoir au-delà de son mandat légal, le poussant à dissoudre toutes les institutions qui s’opposaient à son projet, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle notamment.

Selon plusieurs sources, relayées par les médias internationaux, le président Tandja ainsi que les membres de son gouvernement ont été arrêtés par les militaires qui ont pris le contrôle du pouvoir.
Avant le putsch de ce jour, qui selon tout vraisemblance est en voie de réussir, le Niger était déjà au ban de la communauté internationale.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui avait désigné un médiateur pour aider à sortir le Niger de la crise a suspendu ce pays de toutes ses instances depuis octobre 2009.

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