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Libéria : verdict du procès Charles Taylor le 26 avril prochain

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« Charles Taylor est accusé de 11 chefs d’inculpation dont des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de multiples violations des règles du droit international humanitaire commises par (des groupes) rebelles en Sierra-léone durant la guerre civile dans ce pays qui a duré une décennie », souligne le communiqué du TSSL parvenu à Ouestafnews.

Ancien chef de guerre dans son propre pays, avant d’en devenir président et de le diriger entre 1997et 2003, Charles Taylor est accusé d’avoir soutenu les rebelles chez ses voisins sierra-léonais. Il a plaidé « non coupable » de toutes ces charges, selon la même source.

Selon ces poursuivants, il a été le principal soutien financier et logistique des rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (Ruf, en anglais) à qui il fournissait des hommes et des munitions en échange de diamants durant la guerre civile qui a duré de 1991 à 2002. L’ONG Amnesty international a situé le nombre de morts, entre 50.000 et 200 000 morts.

Ayant quitté le pouvoir en 2003 sous la pression internationale, et après une intervention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao, 15 pays), qui lui avait promis un « exil » au Nigeria.

Trois ans plus tard, étant informé de son éventuelle arrestation, il tente sans succès de « fuir le pays » pour se réfugier au Cameroun, selon les informations officielles fournies à l’époque. La presse nigériane rapporte qu’il fut appréhendé le 29 mars 2006 prés d’une bourgade frontalière par la police locale et envoyé à Freetown, la capitale sierra-léonaise. Il sera très vite transféré au Pays Bas de crainte, les gouvernements libériens et sierra léonais craignant des représailles de la part de ses fidèles.

Son procès a débuté en juin 2007 et a connu de grands rebondissements, dont des moments à la limite du sulfureux, notamment lorsque la Top Model Naomi Campbell fut entendue, pour répondre à des questions du tribunal sur des diamants qu’elle aurait reçus comme « cadeaux » de la part de l’ex-chef d’Etat libérien lors d’un séjour en Afrique du Sud.

Au total ce sont 94 témoins qui ont été présentés par l’accusation contre 21 pour la défense , 50.000 pages de témoignages, et 1520 éléments de preuves ont été examinés par les juges, selon le TSSL qui pour raison de sécurité a fait déplacer le procès de Taylor de Freetown à la Haye (ville néerlandaise qui abrite par ailleurs le siège de Cour pénale internationale et la Cour internationale de Justice de la Haye).

Selon la TSSL, ce procès qualifié de « complexe » sera le dernier dossier sur la Sierra-Léone.

Charles Taylor (né en 1948) fut le premier ex-chef d’Etat africain a être envoyé devant la justice internationale, il a été suivi par l’Ivoirien Laurent Gbagbo actuellement détenu par la Cour pénale internationale (CPI), suite à la violence postélectorale qui a déchiré la Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et Avril 2011. L’ex-président Taylor au passé ambigu reste un cas entouré de beaucoup de mystère, puisque plusieurs sources l’ont pendant longtemps qualifié d’être un « agent » au services des Etats Unis d’Amérique.

Acculé par la presse, les services de services de renseignements américains, ont récemment fini par avouer qu’ils ont collaboré avec lui dans le passé.

En janvier 2012, les officiels américaines ont reconnu, l’appartenance à un moment de Charles Taylor aux services secrets de leur pays notamment à la Central intelligence Agency (CIA) comme «informateur» tout en refusant de fournir des détails plus précis sur l’affaire invoquant des raisons des « sécurité nationale».

Cette dernière information révélée par le Boston Globe, ne faisait en réalité que confirmer des informations qui ont circulé de longue date dans les milieux informés en Afrique.

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