La décision a été annoncée à l’issue d’un Conseil des ministres.Selon les informations relayées par le site web du quotidien « The Vanguard », cette récompense financière s’accompagne aussi d’une protection et d’un accompagnement.
« Si vous êtes un lanceur d’alerte sérieux et mu par l’intérêt général, vous serez protégé » a déclaré la ministre des Finances Kémi Adeosun, au sortir de cette rencontre présidée par le président Muhammadu Buhari. L’administration Buhari, a décrété la « tolérance zéro » contre la corruption, un mal récurrent au Nigeria, première économie du continent africain, aujourd’hui déstabilisée par la forte dépréciation des prix du pétrole brut.
Selon, Mme Adeosun, le gouvernement fédéral va mettre en place une politique à l’égard des lanceurs d’alertes, dans le cadre de la grande campagne actuelle contre la corruption. A cet effet, « un projet de loi est déjà soumis à l’attention des parlementaires », a-t-elle ajouté.
Elu à la tête du Nigeria à la mi-2015, le président Buhari a aussitôt engagé la lutte contre la corruption.
Quelques cas emblématiques ont ainsi atterri sur la table de la Commission contre les crimes financiers et économiques (EFCC, sigle en anglais) comme le détournement présumé de plus de 2 milliards de dollars, destinés à l’achat d’équipements pour l’armée nigériane.
Une affaire dans laquelle, Sambo Dasuki, l’ex- conseiller à la sécurité nationale de Goodluck Jonathan a été arrêté, en compagnie de haut-gradés de l’armée et d’hommes politiques.
Depuis l’arrivée de Buhari, l’EFCC connait un regain d’activités très intenses, depuis le début de l’année, cette organisation publique qui fait officie de police et de tribunal anti-corruption a prononcé des centaines de condamnations.
Une palette assez étoffé faite de chefs coutumiers, d’hommes d’affaires, de politiciens, de magistrats… ont multiplié les allées et venues devant les enquêteurs de l’EFCC.
Critiquée par une partie de l’opinion publique nigériane qui la juge « sélective », la campagne de l’actuel gouvernement contre la corruption soutenue par les Etats-Unis et l’Union européenne, s’est aussi traduite par la réouverture, plus de 10 ans après, de l’affaire Halliburton, du nom d’un Consortium d’entreprises qui auraient versé plus de 180 millions de dollars à de haut dirigeants nigérians afin d’obtenir la construction d’un complexe de traitement de gaz.
Dans le dernier classement sur l’indice de perception de la corruption (publication annuelle de l’ONG Transparency international basée en Allemagne) , le Nigeria, affichait un score de 26 sur 100 points, et occupe 136è rang sur 168 pays classés.
Vous voulez réagir à cet article ou nous signaler une erreur, envoyez nous un mail à info[@]ouestaf.com