Cette position reflète l’influence grandissante des militaires putschistes à l’origine de la crise qui s’opposent à la proposition de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), qui voudrait envoyer des troupes pour sécuriser les autorités civiles dans la capitale avant d’appuyer l’offensive pour la reconquête du nord.
« Que tout le Mali se tienne prêt pour cette mission historique avec en première ligne nos forces armées qui ont perdu une première bataille, il est vrai, mais ne peuvent perdre la guerre d’honneur, de dignité et de grandeur », a ajouté le président malien.
Une déclaration qui intervient alors que la polémique fait toujours rage sur une éventuelle intervention de la Cedeao pour la libération du nord mali.
Il y a moins de trois semaines, le même président Traoré avait fait officiellement appel à l’organisation sous-régionale, sollicitant de l’aide matériel et non pas des soldats sur le terrain.
Ce refus des autorités maliennes de voir les forces armées étrangères sur leur sol constitue aujourd’hui un point de divergence majeur avec la Cedeao.
« Les conditions ne sont pas réunies pour une intervention armée au Mali et c’est Bamako qui bloque », soulignait le président Burinabé Blaise Compaoré dans un entretien avec la chaine de télévision publique France 24 le 19 septembre 2012. M. Compaoré est le principal médiateur, chargé par la Cedeao, de dénouer l’imbroglio.
A l’intérieur, le président Dioncounda Traoré est soutenu dans sa position par une partie de l’opinion publique malienne, et surtout par le capitaine Aya Sanogo, l’auteur du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 qui a précipité la déconfiture du Mali et la chute du Septentrion abandonné aux forces islamistes.
Face à cette situation, le président en exercice de la Cedeao, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara avait dépêché à Bamako le jeudi 20 septembre 2012 son ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. Une mission qui qui manifestement n’a pas produit l’effet escompté.
Six mois après le putsch du 22 mars 2012 qui a mis fin au régime du président Amadou Toumani Touré, la situation n’a guère évolué et le pays reste dans l’impasse. Entre temps, les islamistes ont pris leurs marques dans les territoires qu’ils occupent et y règnent en maîtres.
Selon l’International Crisis Group, « la destruction de l’appareil militaire et la faiblesses des autorités civiles de transition (…) ne permettent pas d’envisager à court terme la restauration par les forces maliennes de l’Intégrité territoriale ».
En plus, la récession économique s’est installée dans le pays selon le Comité de suivi budgétaire, une association de la société civile confirmée par le gouvernement lors de son Conseil des ministres du mercredi 19 septembre 2012.
Selon la loi de finances 2012, les dépenses se présentent comme suit 988 milliards sur une prévision initiale de 1.483 milliards CFA, tandis que pour les recettes 931 milliards F CFA seront recouvrés contre une prévision initiale 1.341 milliards FCFA.
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