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Mend au Nigeria et Aqmi dans le Sahel : le terrorisme s’immisce dans les festivités du cinquantenaire, nouvelle menace à la stabilité régionale

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Au Nigéria, le président Goodluck Jonathan, certainement pris de court, n’a pu que constater les dégâts causés par un double attentat à la voiture piégée, attribué au Mouvement pour l’émancipation du Delta (Mend, mouvement d’opposition armé), le 1er octobre 2010, le jour même où son pays célébrait le cinquantenaire de son indépendance.

Le Mend s’oppose depuis des années à ce qu’il qualifie d’injustice dans le partage des revenus pétroliers entre le grandes multinationales, le pouvoir central et les populations autochtones des régions pétrolifères, ces dernières étant les plus lésées, selon le groupe armé.

« L’explosion de bombes survenue à côté du ministère de la Justice à Abuja, et qui ont causé plusieurs pertes en vies humaines, constitue un acte odieux, minable et bas commis par des criminels désespérés qui ne veulent pas du bien au Nigeria », a estimé Goodluck Jonathan dans un communiqué posté sur le site de la présidence nigériane.

Selon les premiers bilans publiés par les médias qui citent des sources policières, au moins 12 personnes ont été tuées et 17 autres blessées.

Le président nigérian a promis que les coupables seront « retrouvés » et « punis », selon le communiqué de la présidence.

Le site web de la BBC (radio publique britannique) affirme que le Mend a revendiqué l’attentat, qui rappelle des méthodes auparavant utilisées en Irak , en Afghanistan, dans le Moyen-Orient.

Ailleurs dans la sous région ouest africaine, les pays de la région sahélienne sont également confrontés à une nouvelle forme de terrorisme à laquelle ils sont mal préparés et sont incapables de faire face.

Au Mali par exemple, le cinquantenaire de l’indépendance a été célébré le 22 septembre 2010, alors que les Maliens vivaient dans la psychose d’une violence généralisée dans le Nord du pays.

Cette psychose faisait suite au « transfert » en territoire malien d’un groupe d’otages enlevés dans les zones minières du Nord Niger .

Selon les observateurs dans la sous région, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Burkina Faso, sont tous sous la menace des activités d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi, composé d’islamistes radicaux principalement algériens).

C’est ce groupe qui a revendiqué l’enlèvement au Niger des otages, composés d’un Togolais, d’un Malgache et de cinq ressortissants français qui travaillaient pour des sociétés minières françaises, dont le géant de l’uranium Areva.

Le président malien n’a pas manqué de souligner l’impuissance de son pays à faire face tout seul, à cette nouvelle menace, qui concerne l’ensemble de la sous-région.

«Le problème, c’est le déficit de coopération régionale. Chacun se plaint du voisin, et les actions isolées sont vouées à rester ponctuelles », a notamment souligné le président malien qui depuis des années demande, en vain, la tenue d’une conférence au sommet sur la question du terrorisme.

Sur la scène internationale, la menace est aussi prise très au sérieux, selon un fonctionnaire de l’Organisation des Nations unies (Onu) basé à Dakar.

L’Onu est « attentive » à cette nouvelle menace qui frappe déjà le Sahel et qui « risque de se propager
en Afrique de l’Ouest compte tenu de la pauvreté et des problèmes de gouvernance », a affirmé Said Djinnit, représentant en Afrique de l’Ouest du secrétaire général de l’Onu lors d’une rencontre avec ses collègues chargés des missions de paix dans la sous région.

Avant la nouvelle menace terroriste, la sous-région a longtemps été caractérisée par une instabilité chronique en raison des guerres civiles au Liberia, en Sierra-Leone, en Guinée Bissau, en Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure au Sénégal avec une insurrection armée dans le sud qui peine à finir.

D’autres pays comme le Togo, la Guinée, le Nigeria, etc ont longtemps flirté ces dernières années avec la violence politique ou urbaine sans toutefois que cela ne dégénère en guerre civile, excepté pour le Nigeria qui a vécu une guerre de sécession aux premières années de son indépendance.

Aujourd’hui, seuls le Bénin, le Ghana et le Cap-Vert semble avoir assis des démocraties apaisées, les plaçant à l’abri de nouvelles menaces.

Selon les analystes, dans tous les autres pays les tensions politiques liées à la conquête du pouvoir combinées à la violence urbaine de plus en plus présente et à la mal gouvernance endémique pourraient constituer un terrain fertile, favorable aux groupuscules terroristes.


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