Mines: Sénégal et Mittal signent sur le fer, Kumba refuse de plier

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La signature de cet accord a suscité une vive inquiétude des Sud-Africains de Kumba Iron Ore (KIO, ex-Kumba Resources), anciens partenaires du gouvernement sénégalais dans ce projet et qui menacent désormais de porter l’affaire en justice.
La signature de ces accords entre Arcelor Mittal et l’Etat sénégalais, "entre dans le cadre de la nouvelle stratégie d’approvisionnement d’Arcelor-Mittal", a confié à Ouestafnews Luc Sheer, chargé de la communication du géant mondial de la sidérugie, qui a confirmé la signature des accords à Dakar.
Arcelor Mitall compte investir 2,2 milliards (soit plus de 1000 milliards de francs CFA) pour l’exploitation de la mine ainsi que des projets annexes, dont 750 km de chemin de fer et un nouveau port non loin de Dakar, selon un communiqué d’Arcelor Mittal parvenu à Ouestafnews.
Tout récemment, le président sénégalais Abdoulaye Wade avait annoncé avoir donné "l’ordre" à son gouvernement de signer avec le groupe, contrôlé par le magnat indien Lakshmir Mittal et qui était en pourparlers avec le Sénégal depuis plusieurs mois.
"Il est prévu que la mine entre en production en 2011. Le projet se déroulera en plusieurs phases pour atteindre, à pleine production, une capacité annuelle comprise entre 15 millions et 25 millions de tonnes", souligne le communiqué d’Arcelor Mittal.
Ce développement intervient au moment même où Kumba Iron Ore venait de nommer le Français Michel Valdelièvre à la tête de son bureau de Dakar avec pour mission " de veiller à ses intérêts dans le pays et dans la sous région ouest-africaine de manière générale".
Le Français, ainsi qu’une équipe de dirigeants de KIO étaient d’ailleurs cette semaine au Sénégal et envisagent désormais de porter l’affaire en justice.
Jusqu’à cette semaine, Kumba avait encore deux Ingénieurs géologues sur place sur les sites de la Falémé, selon Marius Kritzinger, Directeur du développement de Kumba, qui est devenu depuis la fin de l’année dernière une filiale du géant sud africain Anglo-american.
Le responsable de KIO n’a pas voulu révéler les montants investis au Sénégal depuis que son groupe a entamé les premières opérations d’exploration sur le site en 2004, après les premiers accords entre les deux parties.
Le gouvernement sénégalais n’avait encore de son côté fait aucune annonce officielle sur cette affaire et les tentatives d’Ouestafnews pour obtenir des éclairages auprès du ministère des Mines sont restées vaines.
Des sources informées ont confié à Ouestafnews que plusieurs séances de négociations, facilitées par le gouvernement sénégalais, avaient eu lieu entre responsables de Kumba et ceux de Mittal, mais ceux-ci n’étaient pas parvenus à un accord, aucune des parties n’ayant à l’époque voulu être un actionnaire minoritaire dans l’affaire.
Suite au rachat d’Arcelor, qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque en Europe, Mittal est devenu le numéro 1 incontesté de la sidérurgie dans le monde. Depuis le groupe s’est lancé dans une vaste offensive sur l’Afrique. Outre le Sénégal, il est déjà présent au Liberia et en Algérie où il détient 70 % de la firme El Haddjar.
Au Libéria le géant indien avait dû renégocier son contrat, après l’arrivée à la tête du pays d’Ellen Johnson-Sirleaf qui estimait le contrat négocié par son prédécesseur était trop inégal et n’était pas dans l’intérêt des Libériens.

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