L’opposant historique, Mahamadou Issoufou (58 ans), du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), deux fois finaliste malheureux en 1999 et en 2004 face à Mamadou Tandja, brigue pour la sixième fois la magistrature suprême. L’ancien Premier ministre, Cheiffou Amadou (69 ans) fait aussi figure « d’habitué », se présentant pour la troisième fois à cette échéance, après avoir quitté la CDS, le parti de Mahamane Ousmane.
Parmi ceux qui sollicitent pour la première fois le suffrage des électeurs pour la présidentielle, on notera le candidat du MNSD, l’ancien parti au pouvoir, El hadj Seini Oumarou, ex-Premier ministre et Amadou Boubacar Cissé, ancien vice-président de la Banque islamique de développement, qui a déjà occupé le poste de Premier ministre en 1995.
Une des innovations majeures de cette élection réside assurément dans la candidature de Bayard Mariama Gamatié, une sociologue de 52 ans, issue de la société civile et première femme candidate à une élection présidentielle au Niger, un pays où la femme revendique toujours sa place dans les instances de décision.
Plaçant sa candidature sous la bannière du Rassemblement des candidats indépendants pour un Niger nouveau (Racinn), cette fervente militante des droits de la femme, rêve d’une « une société bien gouvernée », selon le manifeste publié pour expliquer le sens de sa candidature.
La candidate de Raccinn n’aura pas la tâche facile, selon des analyste comme Maman Abdou, chargé de cours à l’Université de Niamey, qui soutiennent qu’en dépit de l’adoption depuis 2000 d’une loi instituant (à titre provisoire) un système de quota en faveur de la femme (10 % dans les fonctions électives et 25 % au gouvernement et dans l’administration publique), les Nigériennes continuent de réclamer davantage de « changements de mentalité » à leur égard.
En attendant l’ouverture de la campagne présidentielle, fixée au 15 janvier 2011, prés de 50.000 candidats issus des partis et regroupements politiques sont déjà en pleine campagne électorale pour les élections locales du 8 janvier 2011, qui concernent un total de 266 communes à travers le pays.
Les législatives seront quant à elles couplées avec la présidentielle du 31 janvier 2011 dont le second tour est fixé au 12 mars. L’investiture du nouveau président élu est prévue le 6 avril, date qui devrait marquer la fin effective et définitive de la transition et le retrait du régime militaire.
Un budget total de 30 milliards FCFA a été adopté par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour financer la série de scrutins, dont le compte à rebours a débuté depuis le 31 octobre 2010 avec le référendum lors duquel la nouvelle constitution a été approuvée par plus de 90% des votants.
« Ce budget tient compte de la complexité des élections qui sont programmées, de la logistique nécessaire pour un bon accomplissement de la mission de la Ceni, un besoin impérieux d’assurer la formation des acteurs électoraux et de la sensibilisation des acteurs », expliquait, selon des archives trouvés sur Internet, le président de la Ceni, Ghousmane Abdoulrahamane au mois de juillet 2010. Il réagissait à des critiquesqui jugeaient le budget arrêté « faramineux ».
Ces élections (locales, présidentielles, législatives) auxquelles les membres de la junte au pouvoir et ceux du gouvernement de transition sont inéligibles, sont censées rétablir la démocratie au Niger, après la longue crise politique née en 2009 suite à l’entêtement de l’ex-président Mamadou Tandja qui, à travers un référendum très controversé, avait rallongé son mandat à la tête de l’Etat au-delà de ses deux mandats légaux.
L’année 2011 est une année d’effervescence électorale un peu partout en Afrique, avec près de deux dizaines de scrutins prévus sur l’ensemble du continent.
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