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Niger : la Cedeao veut prendre les devants, appelle au respect de la constitution

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« La Commission de la Cedeao lance un appel aux autorités du Niger pour qu’elle respecte la Constitution du pays ainsi que les dispositions du Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance », indique l’institution sous-régionale dans un communiqué transmis à Ouestafnews.
Le document précise que ce protocole a été « signé et ratifié par le Niger », notamment en ses aspects qui interdisent d’accéder ou de se maintenir « au pouvoir à travers des voies anticonstitutionnelles ».
Cet appel de l’organisation sous régionale fait suite à la visite d’une délégation envoyée à Niamey dépêchée par le président nigérian Umaru Musa Yar’Adua, en sa qualité de président en exercice de la Cedeao, auprès de son homologue nigérien, Mamadou Tandja.
Cette délégation était dirigée par l’ancien Chef d’Etat nigérian, le Général à la retraite Abdulsalami Abubakar, qui a rencontré le président Tandja lors de sa visite.
La visite du général Nigérian visait à faire revenir le président Tandja sur sa décision d’organiser un référendum constitutionnel qui lui permettrait de rester au pouvoir pour trois ans supplémentaires alors que son deuxième et dernier mandat arrive à terme dans deux mois.
Rappelant le rôle joué par le Niger, dans le cadre de l’adoption, la ratification et la mise en œuvre du protocole de la Cedeao additionnel sur « la démocratie et la bonne gouvernance », l’organisation ouest africaine déclare vouloir « tout mettre en œuvre pour empêcher la montée de la tension politique au Niger et maintenir les acquis démocratiques » dans ce pays.
Le Niger, après une série de coups d’Etats et une période de forte instabilité politique, avait au milieu des années 90 pu se redresser grâce à un consensus auquel avait adhéré l’ensemble de la classe politique, fondées sur une constitution qui limitait la durée et le nombre de mandats présidentiels.
Ce rappel à l’ordre de la CEDEAO intervient au moment où toute l’Afrique regarde avec inquiétude les développements politiques au Niger, le pays étant divisé en deux camps après l’annonce faite par le président Tandja de faire réviser la constitution, afin de proroger son mandat qui arrive officiellement à terme à la fin de l’année.

Une coalition de plus de 200 organisations nigériennes composée d’associations, de parti politiques et d’ONG s’opposent à ce projet.

Le mardi 2 juin 2009, la Rencontre africaine pour la défense de droits (RADDHO, ONG basée à Dakar) s’est insurgée contre le projet d’amendement constitutionnel et a lancé un appel aux organisations régionales africaines et à la communauté internationale pour qu’elles s’opposent à ce que la RADDHO a qualifié de « coup d’Etat rampant » au Niger.

Lors d’une récente réunion du Conseil des ministres de la CEDEAO qui s’est tenue les 26 et 27 mai 2009, l’organisation sous-régionales avait également « exprimé ses préoccupations » estimant que les derniers développements « pourraient compromettre les importants acquis réalisés dans ce pays en matière de gouvernance démocratique ».
En dépit de tous ces appels et avertissements, à Niamey le désir d’organiser le référendum semble encore intact chez les tenants du pouvoir.
Ainsi, le 1er juin, le président Tandja a procédé à la nomination d’une commission chargée de se pencher sur le texte qui sera soumis aux citoyens pour le référendum, et ce après avoir dissout le parlement.


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