Ouestafnews – Le Nigéria et le Ghana sont les principaux pourvoyeurs de migrants subsahariens vers les États-Unis, selon le dernier rapport du Pew Research Center (PRC) consulté par Ouestafnews. Entre 2010 et 2017, les États-Unis ont accueilli 70 000 Nigérians et 40 000 Ghanéens.
Plus de la moitié (51%) des migrants d’Afrique subsaharienne vivant aux Etats-Unis en 2017 sont originaires de quatre pays d’Afrique : Nigeria, Ghana, Ethiopie et Kenya, indiquent les données des Nations Unies sur les populations migrantes.
Ces deux pays ouest-africains sont également des pourvoyeurs de migrants vers l’UE, la Norvège et la Suisse. Toutefois, par rapport aux États-Unis, les migrants subsahariens en Europe arrivent de divers pays.
Le rapport du PRC signale que plus de la moitié des migrants vivant en Europe sont des natifs d’Afrique du Sud, de la Somalie, du Sénégal, de l’Angola, de la République démocratique du Congo et du Cameroun.
Entre février et avril 2017, le PRC a enquêté dans six des dix pays subsahariens qui ont fourni de nombreux immigrants vivant actuellement aux États-Unis. Quatre de ces pays (Nigéria, Sénégal, Ghana et Kenya) figurent également parmi les 10 premiers pays d’origine des migrants subsahariens en Europe.
Le PRC, connu pour ses statistiques démographiques et religieuses, est un centre basé aux Etats-Unis, qui réalise des sondages et des analyses de contenu.
Le « rêve américain » reste vivace
Les données du département américain de la sécurité intérieure et du département d’État américain exploitées par le PRC indiquent que 110 000 individus ont été réinstallés en tant que réfugiés entre 2010 et 2016.
Elles ajoutent que 190 000 personnes ont obtenu la résidence permanente légale en vertu de liens familiaux et près de 110 000 autres sont entrés aux États-Unis par le biais du programme de visas sur la diversité.
Le rapport mentionne qu’aux États-Unis, les personnes fuyant des conflits constituent une partie des plus de 400 000 migrants subsahariens qui se sont installés au cours de cette même période.
L’instabilité politique et les conflits sont, entre autres, les facteurs qui poussent les Africains subsahariens à partir. Le nombre de Subsahariens déplacés dans leur propre pays a presque doublé pour atteindre 9 millions entre 2010 et 2016, selon les estimations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
« Un flux important provenant de pays en guerre ou en signes de guerre, comme le Soudan, l’Erythrée, la Syrie, le Nord du Nigéria ou le Niger, où Boko Haram a à nouveau kidnappé un groupe de lycéennes il y a quelques semaines pour en faire des femmes de guerriers et tué des pêcheurs dans une nouvelle attaque il y a quelques jours», constate Francis Vallat, président de SOS Méditerranée (association européenne de sauvetage en mer Méditerranée créée en juin 2015).
Europe et Etats Unis, destinations favoris des Africains
Au moins un million d’Africains du Sud du Sahara ont migré vers l’Europe et les Etats Unis depuis 2010. Ces dix dernières années, la migration de Subsahariens vers l’Europe et l’Amérique a pris une ampleur dramatique, notent les analystes du PRC.
Le PRC, qui a exploité les données de l’Agence européenne de statistiques (Eurostat) en ce qui concerne l’Europe, a découvert que 420 000 migrants africains subsahariens supplémentaires vivaient en Europe en 2017 soit 4,15 millions et 3,73 millions en 2010.
Les chercheurs estiment à 1,55 million le nombre de migrants subsahariens résidant aux États-Unis en 2017, soit environ 325 000 de plus qu’en 2010, alors que selon les estimations des Nations Unies, 1,22 million de migrants subsahariens résidaient dans le pays.
En décembre 2017, la mission américaine auprès de l’ONU avait mis fin à sa participation au Pacte mondial sur la migration.
En septembre 2016, les 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU avaient adopté à l’unanimité un texte appelé Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants qui vise à améliorer à l’avenir leur gestion internationale (accueil, aide aux retours…).
Les migrants partent également dans des pays comme la Norvège et la Suisse soit pour poursuivre leurs études universitaires soit pour s’installer à travers la réunification familiale ou par d’autres moyens.
Toutefois, Il est sorti de cette étude que les facteurs qui poussent souvent à migrer varient d’un pays à un autre et d’une personne à une autre.
L’idée de partir en Occident reste solide dans l’esprit de beaucoup d’africains. Depuis le début de l’année il y a eu «337 morts ou disparus au moins en Méditerrané», selon Enrico Credendino, commandant de la force navale européenne en Méditerranée.
Au même moment, des rapports indiquent qu’entre 400 000 et un million d’Africains subsahariens se trouvent en Libye. Certains d’entre eux ont été vendus comme esclaves ou sont détenus dans des prisons.
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, alertait, le 21 mars 2018, sur un «cercle vicieux» qui est en train de prendre forme avec la « traite des êtres humains » parmi d’autres facteurs.
AC/ad
Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.