« L’interdiction n’ont pas eu de grands effets sur les investisseurs ni sur les initiatives publiques visant à encourager la production locale de riz », a déclaré Alhaji Mikky Okunola, le coordinateur national de la TBTAN, cité par le quotidien nigérian The Nation.
Selon l’association, ce sont presque 1,6 million de sac de riz qui ont franchi la frontière nigériane en provenance du Bénin voisin de manière frauduleuse.
Un argument brandi par les opérateurs économiques réunis au sein de cette organisation pour en appeler à la levée de l’interdiction.
« L’interdiction pure et dure intensifie la contrebande, en interdisant une importation terrestre légale, alors que lever l’interdiction permettrait au gouvernement de toucher des taxes importantes », a ajouté M. Okunola.
Du côté gouvernemental, la vision est tout autre : il faut absolument mettre d’ici 2015 un terme à l’hémorragie financière occasionnée par l’importation de riz, soit quelque 2 milliards de dollars US (environ 1.000 milliards FCFA) par an.
L’interdiction des entrées de cette denrée, très prisée par les consommateurs ouest africains, par voie terrestre est, pour l’Etat nigérian, un prélude à un gel total des importations qui est prévu en 2015.
« Notre objectif est la création de plus de 2 millions d’emplois pour nos concitoyens, c’est une honte de mettre autant d’argent dans l’importation du riz alors que nous avons des terres arables à profusion », déclarait à la presse Labaran Makule, ministre nigérian de l’information, en avril 2013, au lendemain de la décision.
Le gouvernement du président Goodluck Jonathan a mis en place un programme spécial dénommé « Agricultural transformative Agenda », destiné à booster la production agricole locale de cinq denrées essentielles que sont le riz, le manioc, le sorgho, le cacao et le coton.
Selon le Département américain de l’agriculture, Le Nigéria, (peuplé de 160 millions d’habitants) est le plus grand importateur de riz au monde.
Les autres pays d’Afrique de l’Ouest sont aussi de grands consommateurs : dans les petits États côtiers tels que le Sénégal, le Liberia et la Sierra Leone, la consommation annuelle moyenne de riz atteint 90 kg par personne par an, selon l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO). La moyenne mondiale est d’environ 58 kg par personne et par an.
Ce niveau élevé de consommation pour des pays qui ne produisent pas assez de riz, se traduit par l’importation de grandes quantités de riz, en provenance principalement des producteurs asiatiques.
Selon le ministère sénégalais de l’Agriculture, les Africains importent la moitié du riz qu’ils consomment, ce qui leur coûte au moins 3,5 milliards de dollars par an, soit 7000 milliards FCFA CFA.
La production mondiale de riz est aujourd’hui plus faible que la consommation, selon l’Africa Rice Center, basé au Bénin, qui cherche à développer un riz plus facile à cultiver en Afrique subsaharienne.
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