Selon les explications fournies aux médias le 9 septembre 2014 par le ministre de l’Agriculture, Akinwumi Adesina il s’agira de développer une dizaine de rizières qui seront localisées dans les Etats de Kebbi, Zamfara, Kaduna, Ogun, Bayelsa, Niger, Kogi, Anambra, Benue and Bauchi States.
« Ces rizières fourniront au total 360.000 tonnes de riz paddy qui seront transformés à travers le Nigeria », a indiqué M. Adesina, à l’orgine d’un slogan qui fait rêver : « Faire de l’agriculture le nouveau pétrole du Nigeria ». Depuis la formule fait florès dans la presse locale.
En ce qui concerne le manioc dont les vertus de « bouclier » contre l’insécurité alimentaires sont souvent vantées par certains africains, la production sera localisée dans les Etats d’Ondo, Ogun, Abia, Delta, Cross River et de Nasarawa.
En juillet 2014, la National Root Crops Research Center (NRCR) et l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA, basé à Ibadan au Nigeria) ont développé trois variétés de manioc amélioré, à forte dose de vitamine A. Ces variétés sont destinées à une culture à grande échelle dans le pays.
En plus, cette production de manioc présente de nouvelles opportunités d’exportations, avec l’intérêt manifesté par la Chine pour le manioc séché, selon le gouvernement fédéral nigérian. Ce dernier espère fournir chaque année, 1 million de tonnes à son partenaire pour des rentrées à hauteur de 136 millions de dollars.
Aucune indication n’a été donnée cependant sur le démarrage effectif de ce projet ambitieux pour lequel, le Nigeria va décaisser 13 milliards de nairas (1 million de naira, équivaut à 3 millions FCFA).
Face aux critiques de plus en fortes adressées au gouvernement fédéral, en raison du peu d’importance qu’il accorde à l’agriculture, qui occupe pourtant70% de la population, les autorités semblent vouloir rectifier le tir, et depuis le début de l’année 2014 des réunions interministérielles se multiplient.
« L’objectif majeur est d’opérer un blackout sur les importations de riz », a ainsi rappelé, le ministre de l’Agriculture.
Les importations de riz en provenance d’Asie, coûte cher aux finances publiques nigérianes. En 2015, l’interdiction de toute importation de riz sera effective, ce qui va permettre selon les chiffres officiels d’économiser 2,5 milliards de dollars par an.
Selon les spécialistes, le Nigeria bénéficiait d’une autosuffisance alimentaire avant l’exploitation du pétrole dans les années 60. La persistance menace de l’insécurité alimentaire qui prévaut depuis plusieurs années en Afrique a remis au goût du jour le rêve d’in retour à « l’ordre ancien ».
Toutefois pour réussir ce pari, « le Nigéria devrait dépenser bien davantage dans l’agriculture que son engagement actuel de seulement 1,6 % du budget national », souligne l’ancien président du pays, Olesegun Obasanjo dans un texte d’opinion lu par Ouestafnews.
Même s’il est souvent constaté un faible niveau d’irrigation et une distribution parcellaire des semences, au vu des chiffres officiels, le Nigeria dispose néanmoins d’un potentiel pour réaliser un nouveau « printemps agricole », avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, un accès aux engrais qui couvre désormais 90% des cultivateurs, de l’eau en abondance et une main d’œuvre abondante et jeune.
Au-delà des cultures vivrières, le cacao dont le Nigeria fut l’un des principaux producteurs africains avant la découverte du pétrole, suscite aussi un fort regain d’intérêt du gouvernement fédéral qui dans son programme, se fixe comme objectif « une production d’un million de tonnes de cacao d’ici 5 ans et la création d’au moins 365.000 emplois ».
Grâce à la réévaluation, début 2014 de son Pib, le Nigeria est devenue la première puissance économique du continent devant l’Afrique du Sud. Le nouveau Pib annoncé par le bureau national des statistiques (NBS, sigle en anglais) du Nigeria est de 510 milliards de dollars pour l’année 2013 alors qu’elle s’arrêtait à 262 milliards de dollars, l’année précédente, selon la Banque mondiale. La part du secteur agricole y est estimée à 112 milliards de dollars, selon la NBS.
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