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Nigeria: vive controverse autour de la finance islamique

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« Nous condamnons tous les actions en ce sens, nous sommes contre l’introduction de la finance islamique car nous y voyons une autre méthode de domination des chrétiens de ce pays », a indiqué l’archevêque de Lagos le cardinal Olubunmi Okogie dans une déclaration largement relayée par la presse locale.

En outre le prélat estime que l’introduction de la finance islamique « risque d’aggraver le conflit religieux qui règne dans le pays » avant de rappeler le caractère « laïc » de la nation nigériane.

Le débat fait rage dans ce pays de 50 millions d’habitants, presque équitablement répartis entre musulmans et chrétiens.
La BCN, est aujourd’hui dirigé par Mallam Sanusi Lamido, réputé pour sa rigueur et dont les mesures en faveur de l’assainissement du secteur bancaire nigérian ont fini de faire l’unanimité dans son pays. Mais depuis qu’il a décidé d’accorder une licence pour ouvrir la première banque basée sur la finance islamique à Jaiz Bank International, une institution financière locale spécialisée dans le domaine, certains n’hésitent plus à rappeler son appartenance à la religion musulmane.

Depuis des pressions sont exercées par plusieurs associations chrétiennes qui ont notamment fait appel au président de la république Goodluck Jonathan pour le retrait du projet.

Pour Sanusi Lamido, il y a manifestement un problème de compréhension, car « la Banque centrale n’est pas en train de faire la promotion de la finance islamique, elle délivre simplement des licences et s’occupe de la régulation », a tenu a rappeler le gouverneur lors d’une rencontre sur le sujet à Abuja, la capitale politique du pays.

Cité par le quotidien national « The nation », il a aussi révélé que des banques nigérianes privées comme le Standard chartered bank et la Stanbic bank ont aussi postulé pour une licence. Selon lui, les détracteurs du projet « comprendront avec le temps que la finance islamique n’est fondée sur aucune discrimination ».

Pour beaucoup d’observateurs, la finance islamique est une opportunité de plus pour l’économie locale, qui va attirer davantage d’investisseurs.

Dans une interview accordé au Daily Trust, Ahmed Idriss, un consultant en finance islamique et spécialiste de la chariah (la loi musulmane) a invité le gouvernement nigérian à davantage de communication dans ce domaine.

« La finance islamique n’a nullement l’intention d’islamiser l’économie mais au contraire s’attache à garantir des retours sur investissement à tout le monde sur des bases éthiques, dans le but aussi de réduire la pauvreté » a indiqué cet expert.

Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia « la finance islamique, en accord avec le droit musulman, est basée sur deux principes : l’interdiction de l’intérêt et la responsabilité sociale de l’investissement. Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d’un investissement avec les résultats du projet concret associé ».

Depuis la crise financière qui a débuté en 2008, ce mode de financement suscite un regain d’intérêt presque partout dans le monde, le principe a été adopté par beaucoup de pays à forte majorité chrétienne dont l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni, la France, les Etats-unis.

Aujourd’hui, la finance islamique constitue un marché de 1.000 milliards de dollars dans le monde, soit 770 milliards de plus depuis 2001, selon des recherches effectuées par Ouestafnews.

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