Le Niger est pays enclavé, sans aucun accès à la mer, donc obligé d’utiliser les infrastructures portuaires de ces voisins pour ses échanges commerciaux avec le reste du monde.
« Je peux vous dire que les importateurs (nigériens) sont en déjà en train de dévier leurs marchandises vers les ports de Lomé au Togo et Tema au Ghana », a ajouté El hadji Sani Souley Koukou avant de préciser : « on ne peut pas continuer à payer des faux frais. Ce sont des millions que nous payons alors que nous avons nos documents en règle pour pouvoir enlever nos marchandises ».
Les opérateurs économiques nigériens, et notamment ceux de Maradi, ville située à 600 kilomètres de Niamey, utilisent principalement le port de Cotonou pour leurs importations.
Selon l’opérateur économique nigérien, Cotonou avait fait une « promesse » au président nigérien Mahamadou Issoufou, et qui prévoyait que chaque jour 40 à 60 camions puissent charger des marchandises en direction du Niger. Une promesse pas respectée selon lui.
Les problèmes entre opérateurs nigériens et autorités portuaires béninoises ne datent pas d’aujourd’hui. La menace de quitter le port de Cotonou (port le plus proche) a été plusieurs fois soulevée du coté de Niamey sans jamais être totalement exécutée.Les opérateurs nigériens ont souvent observé des boycotts mais pour toujours revenir à ce port.
En dépit de toutes ces complaintes, le port de Cotonou restait jusqu’à la mi-2011 le port le moins cher pour les opérateurs nigériens selon une source syndicale.
« Le transit de la tonne entre le Bénin et le Niger vaut 36.000 FCFA… alors qu’en passant par le Togo ou le Ghana le prix varie entre 58.000 et 70.000 FCFCA », expliquait à Radio France internationale (Rfi, publique) Mahamane Salah, le président du syndicat des commerçants du Niger, lors d’un précédent boycott décidé par les opérateurs nigériens en mai 2011.
Le port autonome de Cotonou est le premier port de transit du Niger (…) il assure 60 % du Produit intérieur brut (Pib) du Bénin, selon le journaldumali.com.
Le Niger n’est pas le seul pays enclavé de la sous région ouest africaine. Il partage ce statut de pays sans accès à la mer avec le Mali et le Burkina Faso. Une situation qui crée une forte dépendance vis-à-vis des pays côtiers. On a vu ainsi le Burkina Faso connaître de grandes difficultés lors de la crise ivoirienne qui a duré près d’une décennie.
Selon un article publié par le magazine Msafiri, de la compagnie aérienne Kenya Airways, l’économie des pays enclavés en Afrique (au nombre de 16 sur le continent) est souvent défavorisée par ce statut.
Selon cette même source, pour ces pays enclavés, « les coût des transports s’élèvent jusqu’à 70 % de la valeur des exportations » et « les prix de transport dans la plupart des pays enclavés (africains) constituent entre 15 et 20 % des frais d’importation, un chiffre trois ou quatre fois supérieur à ceux de la plupart des pays développés ».
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