Last Updated on 19/03/2018 by Ouestafnews
« Cette résistance constatée dans 80 % du territoire (NDLR territoire nigérian) sape les efforts entrepris jusqu’ici et beaucoup de décès liés à la maladie sont à craindre dans les zones concernées », affirme le directeur de la NIMR, Prof Babatunde Salako, dans cette étude consultée par Ouestafnews.
Selon les conclusions de cette étude, la résistance développée par l’anophèle touche 18 des 36 Etats qui composent le Nigeria et les incidences les plus fortes concernent les Etats de Lagos, du Niger et d’Ogun.
Plus de 183 millions de moustiquaires imprégnés d’insecticides (MII) ont été distribués dans le pays depuis 2003. Mais le résultat reste faible : à titre d’exemple, entre 2008 et 2011 on n’a enregistré qu’une baisse de 16% des cas de paludisme, selon la NIMR.
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébré le 25 avril 2017, l’ambassade américaine à Abuja parlait de 80 millions de cas de paludisme recensés chaque année au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 170 millions d’habitants.
« L’une des principales causes de cette résistance, c’est la saturation causée par le fait que le même insecticide est aussi bien utilisé dans la fabrication des moustiquaires que dans l’agriculture », lit-on dans la note du NIMR.
Alors que le Nigeria s’est fixé l’horizon 2030 pour l’éradication du paludisme, la résistance à l’insecticide vient endiguer les efforts de contrôle de cette maladie qui cause près de 300.000 décès par an.
Au niveau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’apport des moustiquaires est jugé bénéfique à l’échelle mondiale et a permis une réduction des cas de paludisme.
Une constante en Afrique de l’ouest
En Afrique, 53% de la population à risque dort sous moustiquaire imprégné (d’insecticide), souligne l’OMS dans son rapport mondial 2016 sur le paludisme.
En ce qui concerne les cas de résistance aux insecticides, l’organisation onusienne sur son site indique que depuis 2010, 60 pays au total ont signalé des cas de résistance.
La plupart des recherches indiquent une résistance de l’anophèle aux insecticides dits pyréthroïdes recommandés par l’OMS pour l’imprégnation des moustiquaires.
« Or il n’existe à ce jour que peu d’insecticides alternatifs à la fois efficaces, peu coûteux et sans danger pour l’homme », indique un document de l’Institut de Recherches pour le développement (IRD) consulté par Ouestafnews.
Au Sénégal, les chercheurs de l’IRD, ont recensé des cas de résistance depuis 2010 à la deltaméthrine, un insecticide largement utilisé en Afrique pour la fabrication des moustiquaires.
La recherche a montré l’existence de deux types d’anophèles en Afrique, « Anophele gambiae » et « Anophele funestus » agissant respectivement en saison pluvieuse et en saison sèche.
La résistance aux insecticides est beaucoup plus forte chez l’espèce funestus, selon une étude réalisée en 2014 au Bénin par des chercheurs de l’Institut internationale de l’agriculture tropical (IITA) et du Liverpool School of Tropical Medicine.
Depuis 2012, l’OMS a lancé un plan mondial pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme, recommandant entre autres aux pays concernés, de veiller à assurer correctement le suivi entomologique, et la gestion efficace des données.
MN/ad
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