Le ministre dont les propos sont rapportés par la presse locale nigériane n’a pas fourni de chiffre plus récents. Mais il a jugé « inquiétants » les chiffres communiqués, pour un pays qui disposent d’importantes côtes ainsi que d’importantes réserves d’eau douce.
Selon les autorités nigérianes, l’introduction de la biotechnologie dans l’aquaculture et la pêche va permettre de rectifier le tir par une meilleure couverture de la demande locale, estimée à plus d’un million de tonnes tout en générant des revenus substantiels pour les producteurs.
« Le statu quo ne peut plus durer si nous voulons réellement atteindre l’autosuffisance alimentaire et éliminer la pauvreté », a déclaré le ministre rappelant par ailleurs le contexte international actuel, caractérisé par la résurgence des questions liées à la sécurité alimentaire.
En réalité dans l’ensemble de la sous région ouest africaine, qui dispose de larges côtes poissonneuses, le secteur de la pêche fait l’objet d’un intérêt accru, surtout depuis la crise alimentaire de 2007/2008 et les émeutes de la faim qui s’en sont suivies dans plusieurs pays.
Jusqu’ici les ressources halieutiques de la sous région on très peu servi à l’alimentation des populations locales, les meilleurs produits étant pour l’essentiel exportés vers les pays développés s’ils ne sont pas simplement pillés par les gros bateaux de pêche européens ou asiatiques qui, de manière illégale, ratissent les côtes ouest africaines.
Selon la Commission sous-régionale des pêches (CSRP, organisme intergouvernemental regroupant 7 pays) « les pêches illicites représentent 40% des captures en Guinée-Bissau et près de 35 % des captures en Sierra-Leone ».
Au total les pertes de revenus sont estimées à 49 milliards de FCFA pour l’ensemble des pays côtiers ouest africains, selon un document de la Csrp qui regroupe le Cap Vert, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone.
En Sierra-Léone, le gouvernement a indiqué début novembre 2010 que le manque à gagner causé chaque année par la pêche illégale se chiffrait à 30 millions de dollars (13,84 milliards FCFA), une situation qui a conduit le pays à annoncer la décision d’interdire à compter du mardi 02 novembre 2010 la présence de tout bateau de pêche étranger sur ses côtes, en attendant l’application de mesures visant l’immatriculation de tous les navires.
Toutefois le gouvernement sierra-léonais, comme la plupart de ses voisins dans la sous-région, reste confronté à un problème de surveillance de sa côte en raison de la faiblesse des moyens.
En Côte d’Ivoire, d’après une évaluation récente du ministère de la Production animale et des ressources halieutiques, 52% des navires de pêche présentes sur les eaux maritimes ivoiriennes sont non enregistrés et non déclarés.
L’autre défi pour le développement du secteur de la pêche ouest africaine est posé par les conflits entre pêcheurs traditionnels de pays voisins.
Ainsi pour combattre ce fléau très préjudiciable aux économies nationales et prévenir d’éventuels, le Sénégal et la Gambie ont fin octobre 2010 à la signature d’un protocole d’accord sous l’égide du Réseau des politiques de pêche en Afrique de l’ouest (Repao, organisation sous régionale basée à Dakar) pour une gestion concertée de leurs ressources halieutiques.
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