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Persistance de la misère : « l’hyper-capitalisme » au banc des accusés

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«Les ressources sont accaparées, aujourd’hui par une minorité » a dit le Dr Aliou Seye, directeur du Centre d’étude et de recherche sur la vulnérabilité et l’exclusion sociale (Cerves), dans un entretien avec Ouestafnews lors de la célébration de la Journée du refus de la misère.

Selon lui, ce sont les « trusts », les grands capitalistes qui s’accaparent des richesses mondiales et « c’est ça le problème de fond».

« Chaque année, il y a une publication de la liste des milliardaires du monde mais on ne déclare pas les milliards d’êtres humains qui n’arrivent pas à satisfaire les droits fondamentaux qui sont : se loger, s’habiller, manger à sa faim, se soigner quand on est malade », a souligné le Dr Séye.

Les chiffres du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) indiquent que  22% de la population mondiale détiennent les 90% des richesses dans le monde. Et plus d’un milliard d’êtres humains vivent avec moins d’un dollar par jour.

Le Magazine Forbes, qui publie annuellement la liste des personnes les plus riches de la planète, note qu’en 2017, il y a eu un bond de 13% du nombre de milliardaires qui est passé de 1.810 en 2016 à 2.043.

«Il est indécent que tant de richesses soient détenues par si peu de monde, quand une personne sur dix survit avec moins de 2 dollars par jour. Les inégalités enferment des centaines de millions de personnes dans la pauvreté, fracturent nos société et affaiblissent la démocratie», note  la directrice générale de l’ONG Oxfam, Winnie Byannie, dans le rapport 2017 de son organisation.

Ce rapport intitulé « Une économie au service des 99% » renseigne que sept personnes sur dix vivent dans un pays où les inégalités se sont accentuées, au cours des trente dernières années.

« Entre 1988 et 2011, les revenus des 10% les plus pauvres ont augmenté de 65 dollars par an en moyenne, contre 11 800 dollars pour les 1% les plus riches, soit 182 fois plus », rapporte le document consulté par Ouestafnews.

Le Dr Seye estime ainsi qu’il ne sied même plus de parler de « système capitaliste, mais plutôt de l’hyper-capitalisme ».

Réorientation des politiques

Selon les chiffres de l’Onu, plus de 800 millions de personnes dans le monde continuent de vivre dans l’extrême pauvreté.
Beaucoup d’autres personnes sont menacées par des « taux alarmants de chômage, d’insécurité, d’inégalité, de conflit et effets du changement climatique », indique l’organisation.

Pour le directeur du Cerves, il est nécessaire de réorienter les problèmes économiques, sociaux sur leur angle politique mais « une politique en tant qu’art de gérer la cité humaine ».

« Je ne le dis pas au sens politicien du terme, pas aux politiques partisanes mais la politique en tant qu’art de gérer les cités humaines », a-t-il insisté.

Pour  faire face à cette situation, le Dr Seye préconise une gestion de la cité humaine basée sur la solidarité, la justice, l’égalité et le respect des droits humains, c’est-à-dire « des droits sociaux, culturels mais surtout les droits économiques ».

ON/MN/AD

 


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