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Première édition des Journées cinématographiques de la femme africaine de l’image à Ouagadougou

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Première édition des Journées cinématographiques de la femme africaine de l’image à Ouagadougou
Ouestafnews – Pourquoi organiser des journées cinématographiques de la femme africaine ?

Michel Ouedraogo : Les Journées cinématographiques de la femme africaine, c’est d’abord une nécessité. Une nécessité de donner une cadre à la réalisatrice africaine pour qu’elle puisse exprimer ses talents. Une nécessité aussi parce l’Afrique était le seul continent où il n’y avait pas encore une manifestation cinématographique spécifique consacrée à la femme. L’Inde a un grand festival de la femme et de l’image. En France, nous avons le festival de Créteil, et dans bien d’autres parties du monde. Le Fespaco, en tant qu’institution de promotion du cinéma africain, a souhaité, 40 ans après, créer et instaurer un espace qui servira de forum d’exhibition des films et de cadre d’échanges d’expérience afin de pouvoir apprécier les professions et les divers métiers du cinéma.

Ouestafnews – Les JCFA ne sont donc pas un festival de plus ?

M.O : Ce n’est pas un festival de plus, c’est une continuité de la biennale que nous organisons. Le Fespaco, vous le savez, est une biennale d’une très grande dimension et les JCFA sont conçues dans l’esprit de la biennale. Nous allons faire en sorte que l’esprit d’instaurer des tournées africaines du Fespaco soit une réalité. Nous allons développer un certain nombre d’initiatives qui vont permettre au Fespaco d’être une institution visible et qui joue pleinement son rôle dans la promotion du cinéma africain.

Ouestafnews – Vous avez choisi pour thème « Femme et cinéma africain ». Pourquoi le choix d’un tel thème ?

M O : Le choix du thème dès le départ est guidé par le fait qu’il faut mettre la femme au centre de l’action. C’est la première manifestation, il faut donc que la femme occupe pleinement sa place. C’est la première édition et il est opportun que la femme soit l’objet et le sujet des journées et des différents panels qui seront organisés afin qu’elle puisse montrer la vraie image de la femme africaine en tant que réalisatrice, mais aussi en tant que femme en général. Toutes ces questions seront débattues lors des panels.

Ouestafnews – Quelles sont les activités prévues pendant ces journées ?

M.O : Nous allons avoir des projections traditionnelles de films qui sont d’ailleurs le socle de tout festival de cinéma. Nous avons des films de réalisatrices africaines, indiennes et japonaises. A cela, il faut ajouter les cadres de réflexions à travers les panels et des ateliers qui seront organisés. Nous avons aussi souhaité avoir un mini marché du cinéma africain. Nous allons faire en sorte qu’au fil des années les activités puissent être augmentées.

Ouestafnews – Quels sont les pays qui seront présents à ces journées ?

MO : Nous avons ouvert ces journées au monde asiatique avec l’Inde et le Japon qui seront présents. En Afrique, il y a la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Mali, le Bénin, le Sénégal, le Gabon, la Tunisie, l’Algérie… une douzaine de pays seront présents à cette première édition.

Ouestafnews – Les JCFA c’est aussi et surtout de l’argent. Qui finance cette édition ?

MO : Les ressources financières sont effectivement importantes pour organiser une telle manifestation, mais tirons aussi l’expérience que nous avons pour dire que les finances, c’est un appoint mais pas la condition sine qua non. C’est pourquoi nous n’avons pas voulu insister sur les ressources financières. Nous organisons cette édition avec les moyens de bord. Nous voulons faire la preuve qu’avec de l’énergie et l’intelligence des uns et des autres, nous pouvons réussir. C’est toute une synergie que nous sommes en train de développer et qui va nous permettre de réussir cette première édition.

Ouestafnews – S’il se trouve que les JCFA ont les même partenaires financiers que le Fespaco, ne craignez vous pas qu’ils réduisent le budget consacré au Fespaco ?

MO : Nous avons déjà pris des dispositions nécessaires à ce sujet. Les grands partenaires qui interviennent dans l’organisation du Fespaco n’ont pas été sollicités dans l’organisation des JCFA. Nous avons plus travaillé au plan national avec nos partenaires traditionnels. Nous avons étudié le problème en nous disant qu’il ne faut pas trop mettre la pression sur les partenaires. Votre question est bien pertinente. C’est pourquoi, il m’est difficile de dire aujourd’hui combien vont coûter ces journées. Mais nous allons montrer que malgré les inondations du 1er septembre 2009, le Fespaco reste débout. Les images des inondations du Fespaco relayées à travers le monde sont des images tristes mais nous allons démontrer et montrer au monde que nous sommes toujours débout et en ordre de bataille pour organiser la prochaine édition.

C’est pourquoi je voudrais lancer un appel à la mobilisation pour cette première édition des JCFA. Chaque Africain et chaque Africaine doit se sentir dans cette manifestation. Nous souhaitons également que le peuple burkinabé puisse accueillir les différents invités comme il l’a toujours fait. Notre hospitalité légendaire doit être encore de mise et magnifiée.

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