Last Updated on 03/10/2013 by Ouestafnews
Opportunistes, ces manifestants veulent tous profiter d’abord de la grande présence médiatique pour plaider leur cause.
Dans ce haut lieu de la « dénonciation » délimité par des barrières, les Africains sont très présents. Et comme dans une foire commerciale, chacun y occupe un espace réservé à son pays, a pu constater un journaliste d’Ouestafnews.
Dès l’entrée, une centaine de Soudanais se font remarquer. Ils crient à tue- tête leur colère contre le régime d’Omar El Bachir, juste en face d’un hôtel où logent des officiels soudanais venus participer à la grand-messe de l’organisation internationale.
Vêtus de t-shirts rouges à l’effigie de l’association Act for Sudan (Agir pour le Soudan, en anglais), ils appellent à l’arrestation du président soudanais.
« Al Bashir is a war criminal ! (Al Bachir est un criminel de guerre », dénoncent certains d’entre eux alors qu’un autre groupe déroule une banderole réclamant « la justice au Soudan ».
A quelques jets de pierre du stand soudanais, celui du Libéria, de loin le plus animé.
Contrairement aux manifestants soudanais qui font un tir groupé sur le régime en place, ici deux camps opposés, séparés par une distance d’environ quatre mètres se font face, sous le regard de nombreux policiers, visiblement très amusés par la scène.
Si les opposants et les membres de la société civile sont venus exposer « le mal-vivre » dans leur pays, les partisans de la présidente Ellen Johnson-Sirleaf par contre, expriment toute leur satisfaction, quant au bilan de la première femme chef d’Etat en Afrique.
Chaque camp fait de son mieux pour attirer le plus d’attention et de regards. On crie, on chante, on danse au son des tams-tams, en faisant passer les messages.
« Six ans sans électricité, sans eau, six ans de mensonge », se lamente un homme, à l’aide d’un mégaphone, tout en précisant qu’il est là en tant que citoyen libérien et membre de la société civile.
Tout l’opposé du groupe d’en face venu dire sa satisfaction qu’il décline sur des banderoles qui font état notamment des réalisations en matière de routes, de liberté d’expression et d’efforts pour le paiement de la dette.
Mais cette foire n’accueille pas que des Africains. Les Asiatiques sont également de la partie.
D’autres sont venus spécialement pour dénoncer le pouvoir israélien, un pays connu pour son mépris des résolutions onusiennes.
Des hommes habillés en rabbin, petit bonnet sur la tête, la barbe bien fournie brandissent des pancartes aux messages très explicites, à la limite de l’extrémisme.
« Down with Israel », « Boycott Israel », demandent-ils sur des pancartes ornées de croix gammées et de l’étoile de David incrustée dans un panneau d’interdiction.
Non loin d’eux, des militants du Parti communiste iranien déroulent une série de banderoles. Tout en critiquant vigoureusement le gouvernement de Téhéran, ils n’épargne pas son ennemi N°1, l’Amérique. « Down with the Islamic Republic of Iran, down with US imperialism», « We need revolution»…
Un brin altermondialistes, ils sont anti-fondamentalistes mais tout aussi anti-impérialistes, comme l’indiquent leurs slogans : «Non au fondamentalisme », «Non à l’impérialisme », «Un autre monde est possible » peut-on lire sur les banderoles essentiellement en Anglais.
Un peu plus loin, des Chinois appellent de leur côté, à mettre fin à la « persécution de Falun Gong » dans leur pays, en brandissant des drapelets de couleur vert citron. Pendant ce temps à l’intérieur du palais de verre, les chefs d’Etat déroulent leur discours, comme si de rien était.
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