« Il n’y aura pas la guerre des chiffres parce que compte tenu des tendances à notre disposition, il serait difficile d’envisager la tenue d’un second tour » a indiqué à la presse le porte-parole de Boni Yayi Marcel de Souza.
Cette hypothèse est vigoureusement rejetées par la coalition de l’opposition « l’Union fait la Nation »,’ réuni autour d’ Adrien Houngbédji qui considère inévitable un second tour.
« Le score obtenu par Adrien Houngbédji appelle à un second tour », a affirmé Bruno Kangni, l’un des porte-parole de la coalition, au cours d’une conférence de presse. La coalition qui soutient Houngbédji évoque en en outre des cas de fraudes et dénonce l’achat des consciences à travers notamment les cas de « paiements en espèces trébuchantes sur présentation des bulletins vierges retirés des bureaux de vote ».
De son côté, le candidat Abdoulaye Bio-Tchané, ancien président de la Banque ouest africaine de développement (Boad) parle de « recul de la démocratie », dénonçant « des bureaux de votes fictifs » et des « bourrages d’urnes ».
Bien que réputé modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, le Bénin n’a pas abordé cette élection présidentielle dans la sérénité en raison de la controverse autour de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), qui, selon l’opposition, a laissé de côté des dizaines de milliers de Béninois en âge de voter.
Cette controverse avait valu au pays un report de dernière minute de la présidentielle à une semaine de la date initialement prévue. Pour l’instant, il est difficile de savoir l’influence qu’a eu la liste sur les résultats du vote.
«Il est difficile de se prononcer sur les conséquences de l’usage de la liste sur les résultats des élections sans un audit sérieux de la liste , a indiqué le politologue Béninois Mathias Hounkpé joint par ouestafnews.
Seul cet «audit devrait aider à vérifier si la liste a favorisé un camp politique contre un autre » a poursuivi cet expert tout en précisant que « les politiciens n’attendront pas cela et exploiteront la situation actuelle pour crier à la fraude à la suite des résultats des élections ».
Tout en reconnaissant des irrégularités lors du déroulement du vote, le collectif des observateurs ayant supervisé l’élection ont estimé que ces irrégularités ne sont pas « de nature à entacher la crédibilité et la transparence » du scrutin.
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