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Présidentielle ivoirienne : le scrutin tant attendu rend un double verdict dans la confusion, la Côte d’Ivoire à nouveau au bord du gouffre

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Last Updated on 03/12/2010 by Ouestafnews

Les résultats du 2ème tour de scrutin (disputé le 28 novembre 2010) ont été proclamés en deux temps par deux « camps », donnant ainsi naissance à un climat de confusion et de tensions, qui ramène les vieux démons de la division au cœur du pouvoir ivoirien et rappelle que le pays reste l’otage du président Laurent Gbagbo et de ses hommes, arrivés au pouvoir il y a dix ans (en 2000) par la grâce d’une autre élection qualifiée par Gbagbo lui-même de « calamiteuse » à l’époque. Depuis, le chef de l’Etat ivoirien a usé de tous les subterfuges pour rester au pouvoir.

Pour la présidentielle 2010 attendue de longue date, c’est l’ex-premier ministre et actuel opposant Alassane Ouattara, qui a d’abord été déclaré vainqueur, selon les « résultats provisoires » proclamés par Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (CEI) le jeudi 2 décembre devant des journalistes et sous haute garde.

Ce résultat est immédiatement rejeté par le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao Ndré, présenté comme un « homme » du président sortant. Après avoir annoncé que les résultats provisoires de la CEI ne sont « pas valides », puisque proclamés hors des délais constitutionnels, le magistrat annoncera à son tour, le vendredi 3 décembre 2010, la victoire du président Gbagbo avec 51 % des voix.

Ces résultats controversés, que la communauté internationale exigeait au plus vite depuis des jours pour mettre fin à une décennie d’instabilité politique, ne font rien pour alléger l’atmosphère d’angoisse et de peur qui sévit dans le pays, notamment dans la capitale économique Abidjan où le couvre-feu nocturne décrété la veille du scrutin pour trois jours, a été prorogé jusqu’au dimanche 5 décembre.

Pour ajouter au climat de tension et à la frayeur des populations qui désormais s’attendent au pire, l’armée a annoncé sur les ondes des médias publics la fermeture de toutes les frontières alors que les autorités décrétaient l’arrêt des programmes des médias étrangers dans le pays.

Des témoignages de la presse locale ivoirienne comme étrangère ainsi que des organisations de défense des droits de l’Homme font déjà cas de plusieurs morts dans des scènes de violences à travers tout le pays, et plus particulièrement à Abidjan où huit personnes ont été tuées dans des scènes de violence. Ces mêmes conditions avaient prévalu lors de la présidentielle de 2000, poussant dans la rue les partisans de Gbagbo, à l’époque opposant, qui allaient s’emparer du pouvoir alors que le processus de proclamation des résultats n’était pas achevé.

Face à ce climat délétère, la communauté internationale, a réitéré ses appels au calme et à l’acceptation du verdict des urnes.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a invité les deux protagonistes du second tour à « à placer l’intérêt national au-dessus de toutes considérations partisanes », selon un communiqué parvenu à Ouestafnews.

« Il appartient désormais au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats définitifs dans le strict respect de la volonté clairement exprimée par le peuple ivoirien », a de son côté indiqué un communiqué de la présidence française qui souhaitait un achèvement du processus électoral dans un climat apaisé.

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