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Présidentielle sénégalaise : Wade candidat, Youssou Ndour « out », échauffourées

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Dès l’annonce de la candidature de Wade, des échauffourées entre forces de l’ordre et partisans de l’opposition ont été signalées dans plusieurs endroits de la capitale sénégalaise et dans quelques villes de l’intérieur du pays.

La candidature d’Abdoulaye Wade – arrivé au pouvoir en 2000 et réélu de manière controversée en 2007 – fait depuis plusieurs mois l’objet d’une vigoureuse contestation de la part d’une forte coalition, composée d’organisations de la société civile, de partis d’opposition, de syndicats et de personnalités indépendantes. Selon cette coalition, une candidature de Wade est anticonstitutionnelle. Ce que les partisans du chef de l’Etat rejettent catégoriquement.

Cette validation constitue une « grave imposture qui ne restera pas sans réaction », a immédiatement réagi Alioune Tine sur les ondes d’une télévision privée sénégalaise, ajoutant qu’il s’agit d’une « décision qui nous fait honte ». M. Tine, qui dirige la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho, ONG panafricaine basée à Dakar) est également un des responsables du Mouvement du 23 juin (M23). Ce mouvement, opposé au régime du président Wade, avait dans l’attente du verdict du Conseil constitutionnel rassemblé des milliers de personnes à la « place de l’obélisque », non loin du centre ville de Dakar.

« Je suis fier que mon dossier ait été reçu et je ne m’attendais pas à autre chose que le droit », a de son côté affirmé le chef de l’Etat sénégalais sur les ondes de la Radio Télévision sénégalaise (RTS, publique). Il a promis d’assurer l’expression des libertés et souhaité une campagne apaisée. Pourtant son ministre de l’intérieur Ousmane Ngom avait décidé d’interdire toute manifestation publique pour une durée de cinq jours, avant de se rétracter face à une forte pression de l’opposition qui avait rejeté l’interdiction.

Jusqu’à une période récente, le Sénégal était considéré comme un « modèle démocratique » en Afrique de l’ouest, mais la réélection de Wade en 2007 contestée par ses principaux opposants a installé le pays dans un climat de tension qui est allé crescendo et qui a culminé le 23 juin 2011, lorsque les populations ont violemment manifesté pour s’opposer à un projet de réforme de la constitution.

Âgé aujourd’hui de 86 ans, le président sénégalais, est soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat pour installer son fils, Karim Wade, à la présidence.

Parmi les candidats que devra affronter Wade si toutes les candidatures provisoirement retenues sont maintenues et si le processus arrive à son terme, figurent trois de ces anciens premiers ministres (Moustapha Niasse, Idrissa Seck, Macky Sall) ainsi que le patron de l’ex-parti au pouvoir Ousmane Tanor Dieng et une kyrielle d’autres candidats dont plusieurs indépendants.

Selon la loi électorale, tous ces candidats peuvent introduire un recours dans les 24 heures avant que le Conseil constitutionnel ne valide la liste définitive.


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