Au même moment, dans la capitale malienne, une classe politique impuissante reste à la merci du capitaine Haya Amadou Sanogo, auteur d’un putsch militaire qui a destitué l’ancien président Amadou Toumani Touré. Le capitane Sanogo semble pour l’instant être l’homme fort de Bamako.
En République démocratique du Congo, un énième mouvement armé le M23 s’est signalé dans la partie Est du pays et y défie l’autorité du pouvoir central.
« Toutes les tergiversations sur la compréhension de la crise actuelle au Mali prouvent que nous n’étions pas préparés », a regretté l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheikh Tidiane Gadio.
De l’avis de M.Gadio, qui dirige aujourd’hui un Institut de paix et sécurité basé à Dakar , il est bon de se pencher, sur ces questions qui sont essentielles à la survie du continent.
« Dès les premiers mouvements au nord Mali, l’Union africaine a tenu une réunion de son Conseil de paix et de sécurité à Bamako, le 20 mars 2012 », a pour sa part rappelé le représentant du secrétaire des Nations-Unies en Afrique de l’ouest, le diplomate algérien Saïd Djinnit.
Il a fallu malheureusement « attendre jusqu’au 19 octobre » , pour que toute la communauté internationale adopte une résolution sur le Mali, a-t-il déploré.
« Notre action laisse beaucoup à désirer. Le Mali est un exemple, il est donc impératif que nous redonnions à la prévention toute la place qu’elle mérite », a admis l’ambassadeur Mahmoud Kane, chef du bureau de liaison de l’U.A au Soudan.
Ce diplomate mauritanien a toutefois estimé qu’avec l’élection à la tête de commission dirigée par la Sud africaine Nkosasana Dlamini-Zuma, plus de place sera réservée à la prévention.
Au défi de la prévention, s’ajoutent ceux de la « la coordination » des actions de la communauté internationale et les relations avec les (autres) organisations internationales notamment l’Organisation des nations-unies, a-t-il ajouté.
Pour l’ex-ministre sénégalais et ancien fonctionnaire international, Ibrahima Fall, l’U.A l’organisation continentale doit aussi s’intéresser « de manière plus dynamique et proactive » aux processus électoraux, souvent « conflictogènes », sur le continent .
Selon cet ancien envoyé spécial de l’U.A dans la région des Grands lacs, beaucoup de crises naissent au lendemain de scrutins chaotiques, notamment dans les pays où règnent les scrutins à un tour.
« Au risque d’être déplaisant l’U.A doit adopter une démarche proactive, plus dynamique, mais l’Union africaine est particulièrement silencieuse sur cette question », a-t-il déploré.
La prévention et la gestion et la résolution des conflits constituent les principales attributions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui tient du 19 au 21 décembre 2012 à Dakar un atelier de haut niveau avec des journalistes et des responsables de la presse africaine.
Lire aussi:
Mali : « le chantage de l’Algérie » ( Trois questions à Abderrhamane Ngaïdé)
Gestion des conflits en Afrique de l’ouest: la Cedeao invitée à revoir sa copie
Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.