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Propriété foncière : les femmes africaines, victimes de la tradition

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« La gestion de la terre reste encore régie par un ensemble de pratiques sociales, coutumières, culturelles ou religieuses, unanimement admises y compris par les femmes », a souligné, Soyata Maïga, rapporteuse spéciale de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur le droit de la femme.

Selon cette juriste malienne, « l’accès à la terre et le contrôle des ressources productives en Afrique ont toujours été une affaire d’hommes.»
Toutefois au regard des chiffres on se rend compte selon elle que la femme reste « le pilier de l’agriculture en Afrique ».

« En Afrique, les femmes détiennent moins de 1% des terres du continent, les agricultrices perçoivent 1% des crédits alloués à l’agriculture (…) la combinaison de ces facteurs, a engendré de faibles revenus pour les femmes comparativement aux hommes », a-t-elle souligné.

En compagnie d’autres experts et acteurs du foncier, Mme Maïga prenait part à un panel organisé dans le cadre du forum foncier mondial.

Dans son exposé l’avocate malienne s’est réjouie de l’intérêt de plus en croissant que le droit des femmes suscite au niveau de l’Union africaine où déjà l’année 2015 est considérée comme celle de l’autonomisation des femmes.

Exposant le cas du Sénégal, Mariama Sow, de l’Ong Enda basée à Dakar, déplore la prééminence de la coutume sur la loi qui, dans le principe, garantit en effet un égal accès au foncier.

Malgré les dispositions de la loi « les élus locaux se sont organisés pour que les chefs de village continuent à gérer les terres et à organiser les affectations », selon Mme Sow. Selon elle, ces coutumes sont tellement ancrées dans les mentalités qu’il y a un risque de continuer à théoriser des lois mais qui ne changent rien dans la situation des femmes.

En dépit de la tradition encore largement défavorable aux femmes, Mme Kafui Kuwonu, militante de l’Ong Kilimandjaro (active dans la lutte contre les discrimination contre les femmes rurales) a elle présenté des cas de succès obtenus au Ghana.

Selon elle il y a une « ignorance des droits fondamentaux » de la part des femmes, ce qui à son avis les écarte de la propriété foncière.

A l’instar de Mme Kuwonu, beaucoup de participants ont dans leurs interventions suggéré une sensibilisation soutenue des agricultrices, souvent analphabètes mais aussi une étroite collaboration avec les autorités coutumières.

Organisé par l’International Land Coalition (ILC) en partenariat avec l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev-Afrique), la 7ème édition du Forum foncier mondial se déroule du 12 au 16 mai 2015 à Dakar. L’évènement a rassemblé plus de 700 participants issus essentiellement d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie.

En 2015, cette biennale consacrée au foncier à travers le monde a pour thème : « une gouvernance foncière inclusive et juste pour un développement durable ».


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