L’émoi suscité par le rapt collectif dans l’opinion mondiale a été ravivé par les propos cyniques et inquiétants du leader du mouvement armé qui sévit dans le nord du Nigeria depuis près de 5 ans.
Le président Goodluck Jonathan a fait part des difficultés que rencontrent actuellement les forces de l’ordre pour localiser le lieu de détention des écolières.
Selon le gouvernement, 223 jeunes filles pensionnaires d’un collège de la ville de Chibok dans le nord sont entre la main de Boko Haram qui dans un son communiqué « promet de les vendre comme esclaves ».
Depuis la mi-avril 2014, les forces de sécurité subissent de vives critiques leur manque de résultats dans la traque des ravisseurs. Une indignation qui a poussé des milliers de femmes à manifester dans les rues de la capitale politique, Abuja, réclamant le retour des jeunes filles.
A l’étranger une manifestation est aussi au programme devant les locaux de l’ambassade du Nigeria à Paris, d’après la presse française.
Dans les réseaux sociaux en Afrique c’est la grande indignation, y compris dans les pays musulmans d’Afrique de l’ouest où l’on ne comprend pas comment les Nigérians ont pu en arriver là. Sur les réseaux sociaux, une campagne intitulée « Bring back our girls » (ramenez nos filles) est en train de gagner en intensité.
Lors d’une conférence de presse en ligne, le 04 avril 2014, le président Goodluck Jonathan, avait avoué que les forces de sécurité ne disposent pour le moment d’aucune piste quant au possible lieu de détention des collégiennes.
Dans l’Etat de Borno, un collectif regroupant des étudiants, cité par le quotidien privé The vanguard a ce lundi 5 mai 2014 donné un ultimatum de 40 jours au président Jonathan pour faire libérer les otages. A défaut ces étudiants promettent une mobilisation estudiantine au niveau national avec des actions d’envergure comme la grève de la faim.
Fortement critiqué par une grande partie de l’opinion, qui lui reproche son « apathie » vis-à-vis de Boko Haram, le président Jonathan dans sa rencontre avec les journalistes, dit avoir hérité des problèmes structurels d’une armée « mal équipée », antérieurs même au soulèvement de Boko Haram.
L’insurrection armée de Boko Haram, qualifié de « secte islamiste », hostile à l’éducation occidentale et favorable à l’instauration de la charia (la loi islamique), remonte à 2009. Cinq ans après, les attaques de Boko Haram ont couté la vie à des milliers de Nigérians, selon les décomptes faits par des Ong de défense des droits de l’homme comme Amnesty et Human Rights Watch (HRW).
Le président Jonathan visiblement impuissant, mise sur l’aide étrangère pour venir à bout de la « secte ». A cet effet, le président a dit s’être entretenu à trois reprises avec son homologue américain, Barack Obama. Toutefois, le recours à l’aide étrangère a été fortement déconseillé par l’ancien président Ghanéen, John Jerry Rawlings qui prêche pour l’unité des Nigérians comme moyen de vaincre la violence qui règne dans leur pays.
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