Secteur informel : pas « souterrain » du tout dans le domaine des Tic, selon des experts

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« La contre-vérité habituelle qui consiste à caractériser le secteur informel (de) ‘souterrain’ a été démentie par les résultats qui ont fait apparaitre que 90,31% des activités sont visibles sur la voie publique », a expliqué Abdoulaye Niang, sociologue à l’Université Gaston Berger de Saint- Louis (nord du Sénegal).

 

Le sociologue fait partie d’une équipe de de chercheurs qui a travaillé sur le cas du Sénégal et qui organisait une session de restitution à Dakar .

Le secteur informel « joue un rôle structurant, car portant la croissance dans la plupart de nos pays », a de son côté affirmé Alioune Camara, administrateur de Programme au Centre de recherche pour le développement international ( CRDI, canadien), selon qui les Tic ont davantage contribué à ce « rôle « structurant ».

A cet effet il a plaidé pour une « synergie entre les décideurs et les experts » dans le but de mettre en place des « mesures d’accompagnement » afin de de promouvoir la « formation des acteurs » dans ce secteur.

Pour le cas du Sénégal les résultats ont montré que les télécommunications avec 75,49 % constituent l’essentiel des activités avec notamment la téléphonie mobile et ses dérivés (vente de cartes, recharges …) suivi de l’informatique et de l’internet (15,38 %) et de l’audiovisuel numérique avec (9,13 %).

Selon les résultats de l’étude le sous-secteur des Tic est marqué par la présence de personnes d’une moyenne d’âge de 34 ans, avec une forte une présence masculine (86,71% ), formées principalement dans les écoles coraniques (27,86%) ou du niveau d’études secondaires (29,83%). Seul une petite minorité provient de l’enseignement supérieur (9,25%).

L’étude porte sur « les dynamiques et les rôles économiques et social du secteur informel des Tic en Afrique de l’ouest et du centre » et traite des cas du Burkina Faso, du Cameroun et du Sénégal.

Le rapport final pour les trois pays fera l’objet d’une présentation au mois de juillet à Ouagadougou au Burkina Faso, selon les responsables de l’étude.

L’équipe de recherche du Sénégal a mobilisé une équipe interdisciplinaire de 20 personnes, dont un sociologue, un statisticien et un géographe, selon M. Niang. Les recherches ont été menés sur un échantillon de 1000 personnes dont « 553 à Dakar, 247 à Thiès,278 à Saint-Louis et 22 à Koungheul », a-t-il précisé.

Plusieurs recherches antérieures ont démontré que le boom observé pendant la décennie écoulée dans le secteur des télécoms, et notamment dans la téléphonie mobile (en pleine croissance en Afrique), a eu des effets induits inattendus, créé des milliers d’emplois et généré d’immenses richesses.

Toutefois, les gros investissements dans le secteur restent l’affaire des grosses multinationales, les Etats africains ne s’étant pas suffisamment préparés à suivre le rythme de cette nouvelle révolution.

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