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Sécurité alimentaire : le Sahel capable de produire des “surplus” malgré les déficits actuels, selon le secrétaire exécutif du Cilss

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Cette annonce est faite alors que dans des pays de la région, comme le Niger par exemple, une évaluation menée par le gouvernement en décembre 2009 indique que 7,8 millions de personnes, soit 58% de la population sont en situation d’insécurité alimentaire, et plus de 1,5 million d’enfants seront menacés par la malnutrition dans les 12 prochains mois, selon des informations relayées par l’ONU.

« Aujourd’hui, et je persiste là-dessus, le Sahel peut se nourrir (et) peut dégager des surplus de production », a affirmé Alhousseini Bretaudeau, secrétaire exécutif du Comité Inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss).

A titre d’exemple, M. Bretaudeau a tenu a rappeler « un fait important », à savoir les 1.200.000 tonnes de niébé exportés par le Niger l’année dernière vers le Nigéria et vers d’autres pays africains.

La situation alimentaire au Sahel relève « d’une situation conjoncturelle qu’il faudrait freiner en procédant aux investissements pour booster la production agricole », selon le patron du Cilss dont les propos ont été rapportés par Africable (chaîne de télévision privée basée à Bamako).

« L’espoir est permis si nous arrivons à mettre en œuvre l’ensemble des programmes d’investissement prévus pour relancer la production agricole » a-t-il ajouté avant de rappeler qu’une des mission de l’organisation qu’il dirige est «de produire l’information qui permet vraiment aux différents décideurs de faire les bons choix ».

«Si vous voyez aujourd’hui que les Etats s’apportent des aides, c’est à partir des informations fournies par le Cilss », a-t-il précisé.

Tout récemment, le Burkina Faso et le Sénégal ont annoncé séparément qu’ils allaient apporter une aide alimentaire au Niger, menacé par la famine selon des organisations humanitaires internationales.

Le secrétaire exécutif du CILSS a aussi invité « à veiller à ce que les productions circulent, que les denrées alimentaires aillent des zones de productions vers les zones aujourd’hui déficitaires et que les pouvoirs publics puissent apporter l’assistance nécessaire aux populations déshérités fortement affectées par la sécheresse ».

En 2008 une grave crise alimentaire, marquée par des pénuries accompagnées d’une flambée des prix des denrées de première nécessité (riz, maïs, huile etc.), avait provoqué des manifestations de colère dans de nombreux pays de l’Union monétaire et économique ouest-africaine (Uemoa), notamment au Bénin, au Burkina Faso, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Soumis à des révoltes populaires, qui ont fait des morts dans certains cas, plusieurs de ces pays avaient pris des mesures visant à subventionner les denrées de première nécessité ou à baisser les droits de douanes sur certains produits afin de calmer la colère des populations. Des pays comme le Mali, le Sénégal et le Burkina avaient aussi tous annoncé de nouvelles initiatives pour booster la production locale.

Les efforts pour juguler la crise avaient provoqué une « aggravation du déficit budgétaire » au sein de l’Uemoa, qui était passé de 5,7% en 2008 (contre 5,1 en 2007).

Le Cilss a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70. L’organisation regroupe aujourd’hui neuf Etats dont 4 Etats côtiers : (Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal), 4 Etats enclavés : (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et1 Etat insulaire (Cap Vert).

L’organisation, selon des informations officielles, appuie les Etats membres dans cinq domaines : la définition et la mise en œuvre des politiques sectorielles, la formation de base, l’information, les projets pilotes et la recherche.

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