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Sécurité alimentaire : les Africains défendent leur modèle agricole au FSM

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Sécurité alimentaire : les Africains défendent leur modèle agricole au FSM
« Le concept de sécurité alimentaire doit aller de pair avec celui de souveraineté alimentaire », a déclaré à Ouestafnews, Mme Diakéba Kaba, membre de l’Association guinéenne pour l’allègement des charges féminines (Agcfem) qui prenait part à la marche du dimanche 6 février 2011 marquant le lancement officiel de ce 11ème FSM.

Une pléthore d’initiatives néfastes pour les paysans sont menées « au nom de la sécurité alimentaire », selon Mme Kaba dont l’Association récuse la politique d’introduction des pesticides au niveau des petites productions paysannes et s’en prend ouvertement à l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra- selon le sigle en anglais), une organisation panafricaine dirigée par Kofi Anan l’ancien secrétaire général des l’Organisation des nations unies.

Cette initiative, selon des informations publiées sur son site Internet consulté par Ouestafnews, affirme pourtant travailler en vue d’atteindre « la sécurité alimentaire dans une Afrique prospère ».

Mais selon la militante guinéenne, « au nom de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté des pesticides sont fournies à outrance aux paysans, or ces produits détruisent les terres sans compter les semences à base d’organismes génétiquement modifiés (OGM) qui sont carrément des poisons ».

Pour Mme Kaba, la sécurité alimentaire est un « bourratif » qui risque de nous pousser à manger « importe quoi qui nous tombe sur la main », tandis qu’avec la souveraineté alimentaire, « nous mangeons ce que nous voulons et nous avons la responsabilité de ce que nous produisons et de ce que nous consommons ».

Par conséquent Mme Kaba invite les gouvernements africains a suivre l’exemple de la Thaïlande « où les petits paysans bénéficient d’un fort soutien de leur gouvernement ». La Thaïlande est un des
plus grands exportateurs de riz vers l’Afrique.

Cette militante de la cause des femmes rurales de la Guinée a pris part la marche inaugurale du FSM qui a enregistré plusieurs milliers de personnes, venus de différents pays du monde, et venu chacun avec son agenda.

Des centaines de mouvements sociaux regroupant des écologistes, des paysans, des syndicats, des enseignants et des migrants, etc., ont participé à ce défilé à travers les rues de la capitale sénégalaise.

Pour, Meissa Faye, un agriculteur sénégalais basé dans la région de Thiès à 70 kilomètres de Dakar, « l’avenir est aujourd’hui incertain, on n’est en train de tuer les petits producteurs au profit des grands industriels… sans oublier aussi la pression foncière causé par l’urbanisation ».

Selon lui l’Afrique aurait pu atteindre la sécurité alimentaire depuis longtemps dans la mesure où l’écrasante majorité de nos populations évolue dans le secteur agricole, tandis qu’en France par exemple seul 2% de la population nourrit tout le pays.

« L’ autosuffisance alimentaire, pense t-il, passe par une vraie politique d’encouragement de l’agriculture familiale et non pas par ces grands industriels qui en terme de production privilégient les consommateurs des pays du nord ».

Bouna Sako, producteur malien de riz à Kayes, dénonce aussi « l’absence de l’état » par rapport aux problèmes auxquels font face les paysans de son pays notamment le « manque de mesures d’accompagnement face au déficit de la pluviométrie ».

Ce Malien a aussi vigoureusement rejeté l’utilisation des engrais chimiques disant préférer « les méthodes ancestrales, c’est-à-dire l’utilisation des engrais naturels qui permettent de pérenniser les cultures ».

Les questions d’autosuffisance et de sécurité alimentaires ainsi que celles de l’accaparement des terres en Afrique vont figurer au cœur de la présente édition du FSM, en raison notamment de la récente flambée des prix des denrées de première nécessité, constatée un peu partout en Afrique.

Après, Nairobi, Dakar est la 2ème ville africaine à accueillir le forum social mondial qui a débuté en 2001 à Porto Alegre au Brésil. Deux autres villes ouest africaines, Bamako et Niamey ont, quant à elles, eu à accueillir le Forum social africain (FSA).

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