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Sécurité: l’intervention militaire ne suffira pas, selon Kofi Annan

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« L’intervention militaire au Mali aussi inévitable qu’elle a pu être ne permettra pas de juguler les causes souterraines de l’instabilité en Afrique de l’ouest », a-t-il souligné dans une tribune publiée sur le site internet Africareview.com 

 « Les menaces sécuritaires exposées par la crise malienne ne sont que les symptômes d’un problème régional plus profond qui doit être régler de façon globale », a ajouté le diplomate ghanéen.

L’intervention militaire au nord du Mali a débuté à la mi-janvier 2013, à l’initiative de la France qui a lancé des opérations militaires avec l’armée malienne, et des contingents d’autres pays africains, notamment le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Togo et le Burkina Faso.

L’objectif de cette opération était d’abord de stopper l’avancée des groupes armés islamistes vers le sud, et notamment vers la capitale malienne, puis de les déloger des région du Nord malien qu’ils occupaient depuis mars 2012.

La reprise des villes occupées a été annoncée et les troupes n’ont rencontré presque aucune résistance de la part des forces ennemies dont les positions furent l’objet de pilonnage par l’aviation française.

Tout en souhaitant un franc succès à cette force militaire internationale, Kofi Annan, appelle à une approche « holistique » pour la résolution du problème sécuritaire en Afrique de l’ouest.

« Une des principales menaces qui guette la stabilité de la région est le trafic de drogue qui a pris un essor important cette dernière décennie » a-t-il affirmé avant de rappeler que « l’Afrique de l’ouest est devenue la principale route des narcotrafiquants sud-américains, sans compter l’opium provenant d’Afghanistan et du Pakistan via l’Afrique de l’Est».

Selon lui la région émerge aussi comme une route de transit pour le trafic humain, les armes légères, et une base pour les pirates encouragés par  la porosité des frontières. Face à ce sombre tableau qu’il a dressé, Kofi Annan a annoncé la création d’une commission composée d’éminents cadres ouest africains chargés d’apporter des solutions sur l’amélioration de la sécurité et de la gouvernance.

Selon une interview publiée le site de Radio France internationale (RFI), Cette commission a été crée par la Fondation Kofi Annan. Elle est dirigée par l’ex-chef d’Etat nigérian Olusegun Obasanjo, et comprend parmi ces membres Pedro Pires, ancien président du Capo Vert et Gilbert Houngbo, ancien premier ministre du Togo.

L’Afrique de l’ouest fait face à des problèmes sécuritaires multiples. La crise malienne, selon plusieurs observateurs, est en grande partie due à l’effondrement du régime de Mouammar El Kadhafi et la dissémination dans la région des arsenaux  de son ex-armée. Quant au narcotrafic, l’Organisation des Nations-unis contre la drogue et le crime (Onudc) estime à 60 tonnes la quantité de cocaïne qui transite dans la région par an..

 A cela s’ajoute l’action des pirates maritimes qui ont investi le Golfe de Guinée, après avoir causé d’énormes préjudices au Nigeria, au Bénin et au Togo, ces derniers ont fait cap tout dernièrement vers les côtes ivoiriennes où ils ont détourné, selon le Bureau maritime internationale (BMI) un pétrolier français, le 3 février 2012 avec à son bord 17 membres d’équipages dont sept Togolais, deux Ivoiriens, deux Sénégalais et quatre  Béninois.

En octobre 2012, un rapport du BMI  a recensé 34 attaques de pirates dans le Golfe de Guinée entre janvier et septembre 2012, dont 21 au Nigeria et 11 aux larges du Togo.

Voir aussi:
Mali: la faute à Konaré et ATT
Drogue:  l’Afrique de l’ouest se mobilise contre un mal endémique
Gestion des conflits: la Cedeao invité à revoir sa copie


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