Le procès opposant l’ex-employée d’un salon de massage, Adji Sarr et l’opposant sénégalais Ousmane Sonko qui s’est ouvert ce mardi 16 mai 2023, a été renvoyé au 23 mai prochain en audience spéciale.
Ce renvoi a été motivé, selon le juge Hippolyte Ndèye, par l’audition de l’autre prévenue, Mme Ndèye Khady Ndiaye, ex-employeuse de Mlle Sarr, entendue hier seulement alors que la loi stipule qu’il est « impossible d’ouvrir les débats à moins de trois jours de l’audience ».
La date retenue a été contestée par Me Moussa Sarr, avocat de Mme Ndiaye, qui souhaitait un délai d’au moins 45 jours pour mieux étudier le dossier constitué de « 471 pages, d’audios, de vidéos et d’images ». Une demande à laquelle s’était opposé Me El Hadj Diouf qui défend les intérêts de la partie civile.
Ousmane Sonko, principal prévenu et leader du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et le travail (Pastef) est toujours à Ziguinchor, la grande ville du sud dont il est le maire depuis janvier 2022.
La veille, des affrontements ont éclaté entre les forces de police et de gendarmerie et les partisans de M. Sonko à Ziguinchor et dans plusieurs autres localités du pays. Ces heurts ont fait trois morts dont deux ont été confirmés par le ministère de l’Intérieur dans deux communiqués publiés lundi et mardi. Les militants voulaient empêcher que leur leader soit interpellé par les forces de défense et de sécurité et ramené au procès à Dakar.
Plusieurs ténors de la coalition d’opposition Yewwi askan wi (Yaw), en particulier Malick Gackou, Aida Mbodj, Déthié Fall et Cheikh Tidiane Dièye ont fait le déplacement à Ziguinchor pour « soutenir » Ousmane Sonko. Ils ont été rejoints par l’ex première ministre Aminata Touré.
M. Sonko, lors d’une adresse à la presse, avait déclaré qu’il ne comptait plus répondre aux convocations de la justice sans garantie pour sa sécurité et le respect de ses droits de justiciable. Une position qu’il avait intégrée à sa « campagne de désobéissance civique ».
Le 6 février 2021, Adji Sarr avait porté plainte pour « viols répétitifs » et « menaces de mort » contre l’opposant politique majeur au président Macky Sall. Début mars 2021, Ousmane Sonko avait été interpellé et arrêté pour « trouble à l’ordre public » puis libéré sous contrôle judiciaire après plusieurs jours de violentes manifestations sur toute l’étendue du territoire ayant fait 14 morts.
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