Arrivé à destination, selon le commandant de bord, celui-ci a informé les passagers qu’il était obligé de rebrousser chemin sur Dakar, suite à l’impossibilité d’actionner le train d’atterrissage de l’appareil.
Explication du personnel de Senegal Airlines : l’avion une fois posé à Ziguinchor ne pourra pas rouler de lui-même et il était plus « prudent » de le poser à Dakar où se trouvent les techniciens capables d’assurer sa maintenance.
L’appareil défaillant, un petit bombardier CRJ-100, appartient à la société sud-africaine Cem-Air, spécialisée dans le « leasing » (location) d’appareils à des compagnies africaines et asiatiques. Selon des membres du personnel navigant de Sénégal Airlines, l’appareil est utilisé par la compagnie sénégalaise « depuis six mois ».
Une fois posé sur une des pistes de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, l’avion sera remorqué jusqu’à l’entrée du hangar faisait office d’atelier technique de la compagnie sénégalaise, avant de faire descendre des passagers « soulagés d’avoir eu la vie sauve », mais de justesse.
Après cet atterrissage en catastrophe, les passagers remontés ont ensemble pris d’assaut les bureaux de Sénégal Airlines. Dans un tohu–bohu indescriptible, les passages qui venaient de sauver leur vie ont dénoncé pêle-mêle, l’amateurisme, le manque de respect des clients et de la vie humaine, le laxisme et les négligences coupables.
Certains passagers n’ont d’ailleurs pas manqué de faire le lien avec ce qui ce qui s’est passé il y a onze ans en arrière, lorsque des négligences en série ont occasionné le naufrage du bateau le Joola, qui assurait la navette Dakar-Ziguinchor. Un naufrage dans lequel près de 2000 personnes ont perdu la vie.
Le Joola avait coulé aux larges des côtes gambiennes le 26 septembre 2002 plongeant l’ensemble su Sénégal sous le choc.
A côté de ces souvenirs et de la frayeur, d’autres passagers ont aussi dénoncé les conditions exécrables du traitement qui leur fut être offert après avoir « survécu par miracle », à ce qui aurait pu être leur dernier vol.
La colère des passagers du DN 043 était d’autant plus grande qu’aucun réconfort ‘ni un seul verre d’eau » ne leur a été offert après ce désastre.
Pire, il a fallu près de quatre heures d’engueulades et d’échanges de propos aigres-doux, à la limite de la violence, entre d’un côté des clients au bord des nerfs, fatigués et affamés et de l’autre un personnel de Sénégal Airlines usant de dilatoire.
C’est à 1h00 passée (dans la nuit du 22 au 23 septembre) que la compagnie se résoudra finalement à prendre en charge les « miraculés » du DN 043 pour les répartir dans quelques hôtels des abords de l’aéroport où leur odyssée prendra provisoirement fin aux environs de 2H00 du matin pour les plus heureux, en attendant de savoir s’ils auront un vol « sûr » en partance pour Ziguinchor le lendemain.
Le même scénario s’était produit le 16 septembre 2013 sur un autre vol Dakar Ziguinchor qui avait également atterri en catastrophe à Dakar
après avoir rebroussé chemin. Il s’agissait du même appareil selon certaines indiscrétions recueillies par Ouestafnews.
Par ailleurs, des passagers à destination de Banjul et de Bissau, s’ils n’ont pas eu les frayeurs d’un vol sur un appareil défaillant, ont néanmoins eu le même traitement exécrable de la part de la compagnie sénégalaise.
Après une attente qui a duré de midi à minuit, Sénégal Airlines leur a juste demandé de « rejoindre leur domicile », s’ils le pouvaient, la compagnie n’ayant « que 15 lits » à sa disposition chez ses « partenaires » hoteliers.
Cette réponse mettra dans tous leurs états des passagers dont certains étaient en transit. Là aussi c’est au prix de très chaudes joutes verbales, qui ont parfois failli dégénérer, que les clients se verront proposer une prise en charge.
Créé en 2009 sur les cendres de la défunte Air Sénégal International, Sénégal Airlines effectue ses premiers vols en janvier 2011. Mais la compagnie n’a jamais su réellement atteindre la vitesse de croisière, plombée qu’elle est dans une permanente zone de turbulences depuis sa naissance.
Tout récemment des médias en ligne sénégalais ont fait état d’une dette de « 10 milliards FCFA » que la compagnie est dans l’incapacité d’honorer, rendant les banques de la place réticentes à coopérer avec elle.