Ouestafnews – Les Sénégalais sont aux urnes ce dimanche 24 mars 2024 pour élire leur 5e président de la république. A Dakar les files de votants ont commencé à se former devant les centres de vote depuis 6 heures du matin. Dans la plupart des bureaux de vote, les opérations ont commencé à 8H 00 comme prévu. Ce sont plus de 7,3 millions d’électeurs qui sont attendus aux urnes dans une élection à laquelle le président sortant ne se représente pas.
Le scrutin qui se déroule en plein mois de Ramadan (le mois sacré de jeûne musulman) se tient dans un contexte de décrispation après une période électorale très tendue. Les électeurs devront choisir parmi 19 candidats, dont une femme.
Reflet de l’enjeu autour de cette élection et de l’envie de chaque camp de l’emporter, l’affluence notable dans certains bureaux de vote un peu partout à Dakar, ainsi que dans les différentes régions du pays, selon divers témoignages.
Globalement le vote se déroule dans le calme et les propos de campagne acerbes ont cédé le ton à la raison.
Le président sortant, Macky Sall, qui ne se représente pas, a félicité le peuple sénégalais pour le calme observé pendant la campagne et « le déroulement paisible du vote ».
La période ayant précédé le lancement de la campagne électorale a été très mouvementée et parfois violente.
Macky Sall, qui a réitéré son intention ferme de quitter le pouvoir dès le 2 avril, a souligné « la performance du système électoral sénégalais, appuyé par la Commission électorale nationale autonome (Cena), les observateurs et la présence des mandataires des partis politiques dans les bureaux de vote ». Il a également rappelé qu’il « n’appartient pas à un candidat ou à un parti politique de proclamer les résultats de l’élection ».
Près de 2.500 observateurs électoraux sont accrédités pour suivre l’élection et superviser la régularité du scrutin dans 16.440 bureaux de vote répartis à travers le pays et dans la diaspora.
Idrissa Seck, candidat du parti Rewmi et participant pour la quatrième fois à une élection présidentielle, a voté à Thiès (centre ouest). À sa sortie, il a exprimé son vœu pour que le Sénégal « soit victorieux lors de cette élection ». Il souhaite également que « le futur élu instaure une ère de paix, de sécurité renforcée pour les citoyens et leurs biens ».
Avant le scrutin, le pays a connu une période trouble marquée par une extrême violence. Que l’élection se tienne sans heurts ce 24 mas 2024, à deux semaines de la fin du mandat de l’actuel président, semble relever du miracle.
Le maire de Kaolack et candidat de la coalition « And Nawle And Ligueey », Serigne Mboup, a estimé que le scrutin sera « très transparent » et a appelé les autres candidats « à féliciter le vainqueur à l’annonce des résultats, afin de garantir le triomphe de la démocratie ».
« Je regrette toutefois, que la campagne se soit déroulée dans la précipitation », a-t-il ajouté, selon lui, les candidats auraient dû avoir plus de temps afin de mieux expliquer leurs programmes et permettre aux électeurs de choisir un candidat sur ces bases.
L’élection, initialement prévue en février, a été organisée au forceps, après une tentative avortée de report. Il a fallu l’intervention du Conseil constitutionnel pour ramener les choses dans l’ordre et choisir une date avant la fin du mandat de l’actuel président.
Ousmane Sonko dont la candidature a été invalidée par le Conseil Constitutionnelle, prédit la victoire de Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour du scrutin présidentiel.
L’impossibilité de sa candidature en raison de ses démêlés politico-judiciaires avait poussé l’opposant à choisir son lieutenant Bassirou Diomaye Faye, comme candidat.
Après avoir accompli son devoir civique à Ziguinchor (sud), ville dont il est le maire, M. Sonko a déclaré être convaincu qu’au terme de cette journée, « la victoire sera incontestable », prévoyant ainsi un score largement supérieur à 50 % en faveur de son candidat, Diomaye Faye.
Ce dernier, juste après son vote dans la commune de Ndiaganiao situé dans le département de Mbour, (90 km de Dakar), a lancé un appel au calme. Selon lui, s’il y’a « une seule souveraineté, c’est celle du peuple sénégalais », qui « aujourd’hui, choisira un homme ou une femme qui va présider pour les cinq prochaines années ».
Amadou Ba le candidat de la Coalition Benno Bokk Yakkar, le camp du président sortant, a lui aussi appelé à l’apaisement. S’adressant à la presse, à sa sortie de son bureau de vote, il a souhaité que « les Sénégalais puissent connaître leur prochain président, demain matin et qu’ils puissent vaguer tranquillement à leurs occupations. »
Seul le candidat Daouda Ndiaye a dénoncé des manquements dont il serait victime sur son compte X (ex-twitter) dont il est victime.
« J’informe les Sénégalais que mes bulletins de vote ne sont pas dans certains bureaux de vote de la banlieue particulièrement à Guinaw Rails », a-t-il déclaré. Il est le premier candidat à signaler de tels manquements depuis le début des opérations de vote à 8 00 (GMT).
DD/ts
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