Ouestafnews – La décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle au Sénégal a retenti hors des frontières de son pays. Plusieurs institutions régionales et internationales ainsi que des chancelleries ont exprimé leur préoccupation quant au respect du calendrier électoral.
Pour la plupart de ces réactions, le ton est diplomatique, mais suffisamment clair : ce qui se passe au Sénégal est inquiétant et il urge de trouver des solutions. Dans une note publiée le 3 février 2024 (date de la déclaration du président), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fait part de sa « préoccupation quant aux circonstances qui ont conduit au report de l’élection » et demande aussitôt aux autorités sénégalaises de trouver une nouvelle date pour un scrutin « transparent, inclusif et crédible. »
La Cedeao, dont le Sénégal est membre, est à l’origine d’une Charte sur la démocratie et la bonne gouvernance visant à prévenir les contentieux électoraux et qui prévoient, entre autres, de ne plus toucher aux règles qui régissent les élections à moins de six mois d’un scrutin.
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Dans la foulée, les Etats-Unis ont exprimé leurs regrets face aux « perturbations » du processus électoral, même s’ils disent respecter « la nécessité d’enquêter sur les allégations d’irrégularités dans le processus de vérification des candidatures », selon un communiqué de leur ambassade à Dakar.
Pour sa part, la France appelle le pouvoir sénégalais « à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise », rapporte une brève note du Service de presse du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Sénégal- report de l’élection présidentielle : opposition et société civile protestent
Pour la Cedeao et les chancelleries occidentales, la fixation d’une date précise et raisonnable pour la tenue de l’élection présidentielle pourrait contribuer à neutraliser les velléités de « confrontation » souhaitées par plusieurs secteurs de l’opposition sénégalaise. Celle-ci conteste vigoureusement la décision du président sénégalais, estimant qu’il ne s’agit ni plus, ni moins qu’un coup d’Etat.
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Même appel de l’Union africaine qui, par la voix de son président de la Commission Moussa Faki Mahamat, invite « les autorités nationales compétentes à organiser dans les meilleurs délais les élections, dans la transparence, la paix et la concorde nationale ».
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L’Ambassade de l’Allemagne à Dakar, quant à elle, exprime ses inquiétudes et espère que les Sénégalais puissent « poursuivre le processus électoral et choisir démocratiquement leurs dirigeants politiques ».
Le Sénégal vit des moments de grande tension depuis que le président Macky Sall, dont le mandat arrive à terme le 2 avril 2024, a annoncé avoir abrogé la loi portant convocation des électeurs à la date du 25 février 2024. Une décision qualifiée de « coup de tonnerre » par certains analystes.
MD-FD/ts
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