Ouestafnews – Le nombre d’étudiants dans établissements privés d’enseignement supérieur (Epes) est passé en 20 ans de 500 à 40.000, selon un dossier publié par le quotidien privé « Enquête » (privé) qui pointe un doigt accusateur sur ce secteur en plein boom, mais aux résultats mitigés. Le dossier publié dans l’édition du mardi 10 juin 2014 du journal jette la lumière sur l’inadéquation des programmes formation et la qualité des diplômes délivrés, dans ce secteur en pleine floraison depuis la libéralisation de l’enseignement supérieur en 1994. En 2008 déjà, les mêmes problèmes avaient été soulevés dans un dossier spécial sur la même question publié par Ouestaf news. Les nouveaux problèmes du secteur de l’enseignement supérieur, caractérisée par une panne sèche du secteur public a remis au goût du jour la problématiques des Epes et de leur efficacité. Cité par l’Enquête, le directeur des études, des politiques et de la coopération, au ministère l’enseignement supérieur, estime que la la floraison des Epes s’explique par « la saturation des universités publiques qui ne peuvent plus recevoir les nouveaux bacheliers, les grèves répétitives qui ont détourné bon nombre d’étudiants vers le privé et l’inadéquation entre la formation académique et les besoins du marché ». Cette catégorie d’étudiants, représente aujourd’hui entre 35 et 40% de l’effectif de l’enseignement supérieurs, note le journal dans son dossier titré : « la grande arnaque ? » Actuellement une véritable « confusion » règne, selon « Enquête » avec des « écoles qui étalent leurs tentacules dans toutes les filières et des diplômes d’une même filière et d’un même niveau diffèrent d’un établissement à l’autre » En amont, du contenu très discutable des enseignements prodigués par certains, les autorisations délivrées par l’autorité posent problème. « Si le ministère de l’enseignement en délivre, deux autres ministères aussi en font autant » lit-on dans le texte. C’est ainsi qu’on retrouve également des écoles détenant une autorisation du ministère de la santé ou celui de la Formation professionnelle. « A la direction générale de l’enseignement supérieur, il y a officiellement 75 structures agréées mais l’effectif dépasse de loin ce chiffre », précise le texte. Au sein des Epes, la grande majorité des enseignants aussi n’ont pas le profil de l’emploi. « 90% d’entre eux sont des vacataires dont 57 % disposant d’un niveau Master et son essentiellement des théoriciens et non des professionnels », selon les investigations des journalistes de « Enquête ». Au niveau des chefs d’entreprise la vielle doléance de l’inadéquation des diplômes au monde de l’entreprise risque donc de perdurer. Le gouvernement sénégalais qui aspire à la parité parfaite entre les effectifs du public et privé, est invité par des acteurs à assainir d’abord le secteur des Epes, estimés entre 100 et 200 structures établissements, également fréquentés par une grande partie d’étudiants étrangers. Lire aussi : https://ouestaf.com/Enseignement-superieur_r43.html
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