« J’entends me conformer à la décision du Conseil constitutionnel, en conséquence de quoi le mandat en cours, du président de la République connaitra son terme en 2019 », a déclaré le président Sall, lors de son discours à la nation.
Argument léger, parade in-extremis de Sall ? Nombreux sont les spécialistes du droit à fustiger la décision du président.
« L’avis des 5 sages n’est pas contraignant, il ne s’agit pas d’une décision, le président pouvait aller outre et tenir un engagement fait devant le peuple » estime le constitutionnaliste, Ahmed Ndiaye sur les ondes de la RFM (radio privée).
Dans la même lancée, le professeur Abdoulaye Dièye dans le quotidien privé, L’Observateur, il est « étonnant que le président parle de décision et non d’avis » pour motiver la non réduction de son mandat.
En tout cas, le quotidien gouvernemental Le Soleil estime que le président est en phase avec la « légalité constitutionnelle ».
« Une promesse faite par un candidat et même réitéré dans l’exercice des fonctions de chef d’Etat, a-t-elle plus de valeur morale et juridique que le serment solennel d’un président nouvellement élu (…) jurant de respecter et de faire respecter la Constitution ?», lance à l’opinion, l’éditorialiste de ce quotidien.
Des arguments repris notamment par les collaborateurs du président Sall, qui, comme Abdou Latif Coulibaly, le secrétaire général du gouvernement, ont rappelé à souhait qu’aucun des trois chefs d’Etat qu’a connus le Sénégal n’est jamais allé à l’encontre des avis et décisions des « cinq sages ».
La réduction mandat présidentiel de 7 à 5 ans était une promesse retentissante faite par Macky Sall, lors de l’entre-deux tour de l’élection présidentielle de 2012. Au finish, il avait largement battu (65%), son ex-mentor et président sortant Abdoulaye Wade.
Il faudra donc attendre 2019, pour voir le Sénégal s’installer durablement dans l’air du quinquennat. Exit, donc la disposition sur la réduction du mandat, c’est vers un « référendum vidé de son sens » que les Sénégalais sont conviés le 20 mars 2016, estime Walf Quotidien.
« C’est un secret de polichinelle, tout ce qui intéresse la majeure partie des Sénégalais, à travers ce référendum, c’était surtout la réduction du mandat en cours… », renchérit Walf Quotidien.
Néanmoins, le projet de réforme qui sera tranché par référendum (le 4ème de l’histoire politique du pays) n’en comporte pas moins des réformes utiles pour la démocratie, selon certains observateurs.
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