Ouestafnews – Les Sénégalais ont voté ce dimanche 31 juillet 2022 pour élire leurs députés. Un scrutin qui, après une campagne électorale tendue, s’est passé dans le calme. En attendant les résultats officiels, c’est le taux de participation, relativement faible, qui retient l’attention et inquiète.
Les bureaux de vote ont commencé à fermer à 18h00 (heure locale et GMT). Les observateurs s’attendent à un taux d’abstention autour de 50 %, voire plus.
Les chiffres officiels communiqués par la Direction générale des Elections (DGE) lors d’une première estimation à la mi-journée (13H00) était de 22 % de taux de participation.
Dès la fermeture des bureaux à 18h00, les premiers résultats communiqués par les radios locales et sur les réseaux sociaux semblaient confirmer cette tendance avec des taux de participation qui oscillent entre 42 et 47 %, selon les bureaux de vote.
Les chiffres atteignent rarement la barre symbolique des 50 % de participation, selon les premiers résultats transmis via diverses sources en temps réel. Lors des élections législatives de 2017, le taux de participation officiel était de 53,6 % à la fin du scrutin.
Ces premiers résultats restent encore parcellaires pour pouvoir dégager une quelconque conclusion définitive. Toutefois, les programmes de radio dédiés à l’analyse du scrutin ont accordé une grande place à des tentatives de décryptage de ce « faible » taux de participation.
Au-delà de l’élection des 165 députés l’enjeu principal de ces législatives est la popularité du régime en place. L’issue pourrait imposer au président Macky Sall de devoir composer avec une assemblée dominée par l’opposition.
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Selon la DGE le vote s’est déroulé « normalement » sur l’étendue du territoire. Des témoignages recueillis par les médias locaux laissent entendre que la pluie a ralenti les opérations de vote dans certaines localités comme Ziguinchor (sud), bastion politique de l’opposant Ousmane Sonko.
Le mois de juillet se situe en pleine saison pluvieuse dans ce pays au climat sahélien, où hormis dans le sud et le sud-est, les populations se terrent dans les maisons à la moindre goutte de pluie.
A Bambey (centre), la pluie a interrompu le vote durant plusieurs heures et le scrutin sera prolongé par les autorités administratives, selon les médias.
Dans la matinée, plusieurs leaders politiques ont regretté le faible taux de participation des citoyens et invité les électeurs à sortir voter.
Tête de liste de la coalition Bennoo Bokk Yakaar (pouvoir), Mme Aminata Touré a appelé les citoyens à « aller voter massivement » malgré la pluie qui, selon elle, « ne devrait pas empêcher de sortir pour accomplir notre devoir citoyen ».
« D’après les informations que j’ai reçues, le taux de participation actuellement est trop faible. Jamais ce taux n’a été atteint dans l’histoire du Sénégal. Il faut sortir et aller voter », a déclaré Ousmane Sonko après avoir voté à Ziguinchor (sud).
Plus de six millions et demi d’électeurs étaient attendus devant les urnes dans un scrutin dont l’issue sera décisive pour l’actuel chef de l’Etat dont le mandat arrive à terme dans deux ans.
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Huit listes de candidats sont présentées à ce scrutin par des coalitions. Les quatre alliances qui joueront le premier rôle sont la Coalition Bennoo Bokk Yakaar (BBY, pouvoir), dirigée par l’ancien premier ministre de Macky Sall, Mme Aminata Touré ; la coalition Yaw (Yewwi Askan Wi, opposition) de l’opposant Sonko ; la coalition Wallu Sénégal dirigée par l’ancien président Abdoulaye Wade et la coalition Alternative pour une Assemblée de Rupture (Aar Sénégal) avec comme tête de liste, Thierno Alassane Sall, un ancien ministre de Macky Sall, qui a démissionné du gouvernement suite à des divergences avec le président sur la gestion du pétrole.
Les autres coalitions en lice sont la coalition Bokk Gis Gis Liggey de l’ancien maire de Dakar et ancien président de l’Assemblée nationale, Pape Diop ; la coalition Bunt Bi du professeur El Hadji Ibrahima Mbow ; la coalition Naatange Askan wi du religieux Cheikh Alassane Sène et la coalition Les Serviteurs-MPR de Pape Djibril Fall, un journaliste et ancien chroniqueur dans une télévision privée dakaroise.
La multiplicité de partis (environ 300 dans un pays d’environ 17 millions d’habitants) rend quasi impossible la conquête du pouvoir par une seule formation. Faute de parti dominant, tous se sont retrouvés dans des coalitions. Celles-ci ont été vivement critiquées par l’opinion car n’étant basées que sur des calculs politiciens.
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Selon certains observateurs, l’existence même de ces coalitions pourraient constituer une première explication du désintérêt affiché par les citoyens.
A l’issue du scrutin, 112 députés seront élus à partir de listes représentant les candidats dans 45 départements et dans la diaspora, selon un système majoritaire. Les 53 députés restants seront élus à partir de listes nationales, selon un système proportionnel.
Les premièrs résultats, bureau par bureau, ont commencé à être communiqués par les radios et sur les réseaux sociaux dès la fermeture des bureaux dès 18h00, parfois avant pour les bureaux de vote de la diaspora, en raison des décalages horaires entre les pays de résidence des votants et le Sénégal.
Le scrutin s’est déroulé dans plus de 15.000 bureaux de vote répartis dans plus de 6.600 centres à l’intérieur du pays et à l’étranger.
FD-TS
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