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Sénégal: les PME peinent à décoller

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Last Updated on 30/04/2013 by Ouestafnews

Au total « 80 % des PME nouvellement crées meurent au bout de trois ans », a affirmé Mabousso Thiam, directeur de l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adepme) du Sénégal.

M. Thiam s’exprimait à l’occasion d’un Forum sur l’intégration des PME dans l’économie sénégalaise, tenu ce mardi 30 avril 2012 à Dakar. Selon lui, un des grandes causes de ces difficultés c’est l’importation.

 « Un pays qui importe tout et n’importe quoi comme le Sénégal aura des problèmes pour développer ces PME », a-t-il estimé, précisant que les efforts consentis jusqu’ici ont été insuffisants.

Pour changer la donne, l’état doit élaborer des politiques restrictives afin de protéger les entreprises nationales.
 
« Il nous faut des politiques restrictives en matière d’importation, c’est ce que font tous ceux qui nous demandent de tout ouvrir », a-t-il indiqué, donnant l’exemple de la volaille qui a connu une forte production depuis la restriction des importations, décidé en 2006 pour cause d’épizootie de grippe aviaire.
 
Au Sénégal est « le concept de PME englobe d’une part, la petite entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise et d’autre part, la moyenne entreprise », selon les documents officiels.
 
Au Sénégal les PME représentent 80 à 90 % du tissu industriel, elles se définissent par quatre critères : l’effectif, le chiffre d’affaires annuel hors taxes, la transparence dans la tenue de la comptabilité, l’investissement net, selon le site de l’Adepme.
 
Un des problèmes majeurs qui bloque l’émergence des PME sénégalaises, reste cependant  l’accès aux crédits dans un environnement composé principalement de banques étrangères au demeurant très critiquées pour leur faible participation au financement de l’économie.
 
Revenant sur ce point précis, Lansana Gagny Sakho, vice-président du Club d’expansion économique du Sénégal (CEES), interrogé par Ouestafnews, a plaidé pour l’adoption d’une autre approche avec notamment la création de banques de développement pour encadrer les PME qui à leur tour doivent aussi passer à l’étape de formalisation.
 
La localisation de la plupart des PME dans le secteur informel est également un facteurb de blocage sur lequel sont largement revenus les participants lors des débats débats entre le public et les conférenciers qui ont proposé à l’Etat de s’adapter aux standards de ces entreprises.
 
« Pour arriver à la ‘formalisation’ (du secteur informel), il n’y a qu’une seule méthode, c’est de faire en sorte que les acteurs eux-mêmes sentent l’intérêt de le faire », a estimé Mabousso Thiam.

Une recommandation qui a interpellé Bathie Ciss,  le représentant du ministère du commerce à la rencontre.

«Le premier soutien de l’Etat aux PME ce sera d’abord l’écoute car il est important que quand des personnes discutent  de l’avenir d’un secteur que l’Etat puisse prêter une oreille attentive,  pour pouvoir prendre ensuite les mesures nécessaires »,  a-t-il déclaré en marge de la rencontre.

En Afrique de l’ouest, la difficile intégration des PME reste une grande préoccupation du secteur privé. Au niveau de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM, basée à Abidjan),  la création d’une bourse consacrée aux  PME à fort potentiel de croissance a été annoncée depuis juillet 2012.  Cette option permettrait aux PME de la sous région d’accéder à plus de financements, mais pour l’instant ce projet reste en chantier.

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