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Sénégal – présidentielle 2024 : 20 candidats retenus

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Ouestafnews – Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié dans la soirée du 20 janvier 2024 la liste définitive des candidats pour la présidentielle du 25 février 2024. Des 21 candidats retenus (sur plus de 90) après l’étape de contrôle des parrainages, seul Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS, ex parti au pouvoir), a été écarté pour raison de double nationalité.

Vingt candidats sont définitivement retenus par le Conseil constitutionnel  pour prendre part au premier tour de l’élection présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal. Sur cette liste rendue publique dans la soirée du 20 janvier 2024, figurent entre autres, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall ; Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général de l’ex-Pastef (Patriote africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, parti dissous) de l’opposant Ousmane Sonko (tous deux en prison) ; Mouhamed Boun Abdallah Dionne, ancien premier ministre du président Macky Sall entre 2014 et 2019 ; Amadou Ba, actuel premier ministre et candidat de la majorité ; Idrissa Seck arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2019.

Parmi les 21 candidatures ayant franchi l’étape du contrôle des parrainages, seule celle de  Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, a été rejetée par le Conseil constitutionnel.

«Sa candidature a été déclarée irrecevable sur la foi d’une déclaration sur l’honneur inexacte », explique le Conseil constitutionnel dans sa décision. Selon le juge constitutionnel, Karim Wade jouissait d’une double nationalité franco-sénégalaise au moment de la soumission de sa candidature, le 21 décembre 2023. Or, selon l’article 28 de la constitution, le candidat à la présidentielle au Sénégal doit être « exclusivement de nationalité sénégalaise ».

En déclarant irrecevable la candidature de Karim Wade, la justice a aussi donné raison à l’opposant Thierno Alassane Sall qui avait introduit, le 15 janvier 2024, un recours auprès du Conseil constitutionnel dénonçant la double nationalité de Karim Wade. Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, a été quant à lui, retenu parmi les 20 candidats devant participer au premier tour du scrutin prochain.

Sur fond de débat après le recours de Thierno Alassane Sall, le gouvernement français a sorti le 16 janvier 2024 un décret indiquant la perte de la nationalité française de Wade fils presqu’un mois après le dépôt de la candidature de ce dernier  auprès du Conseil constitutionnel.

Karim Wade avait été empêché de participer à la présidentielle de 2019 du fait de sa condamnation à six ans de prison pour enrichissement illicite. Il avait été gracié en 2016 après plus de trois ans de prison, et vit depuis en exil au Qatar.

C’est à la faveur d’une réforme du code électoral par l’assemblée nationale, suite à un dialogue politique en 2023, que Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall qui faisaient l’objet de condamnation, ont eu le droit de soumettre leur candidature à l’élection présidentielle.

Face à la décision du Conseil constitutionnel, le candidat du PDS a dénoncé le 21 janvier 2024 sur les réseaux sociaux « une décision scandaleuse » et « un nouveau complot judiciaire ». Il annonce la saisine de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Pour cette présidentielle, quatre-vingt-treize dossiers de candidatures avaient été reçus à la date du 26 décembre 2023.  Seuls 21 échapperont au filtre du contrôle des parrainages effectué par le Conseil constitutionnel.

Lors de la période de collecte des parrainages entre le 27 septembre et le 5 décembre 2023 plus de 250 fiches de parrainage avaient été retirées auprès de la Direction général des élections (DGE). 

Au Sénégal, deux modes de parrainage sont prévus par le code électoral. Le premier est le parrainage citoyen (par les électeurs), le second est le parrainage par des élus (élus locaux ou députés)

Pour le parrainage citoyen, l’article 120 du code électoral fixe un minimum de 0,6 % et un maximum de 0,8 % des électeurs inscrits sur le fichier électoral. Cela donne respectivement 44.231 et 58.975 électeurs.

Ces électeurs-parrains doivent obligatoirement provenir d’au moins sept sur les quatorze régions que compte le Sénégal. Le candidat doit recueillir au moins 2.000 parrains dans chacune des sept régions.

Quant au parrainage des élus parlementaires, le code électoral exige une liste de 8 % des députés composant l’Assemblée nationale. Cela correspond à treize députés.

Les candidats qui choisiront le parrainage par des élus locaux doivent fournir une liste de 20 % des présidents de conseil départemental et des maires sur l’ensemble du territoire national, soit 120 élus.

Le candidat Ousmane Sonko, en prison comme le numéro 2 de son parti dissous, ne participera pas à cette élection. Il a été écarté par le Conseil constitutionnel en raison de sa condamnation définitive à six mois de prison avec sursis le 4 janvier 2024 par la cour suprême dans l’affaire de diffamation l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.  Une décision qui le rend « inéligible pour une durée de cinq ans ».

Ousmane Sonko est en détention préventive, après avoir été inculpé en fin juillet 2023 pour plusieurs chefs d’accusation, dont « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Comme  Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, 43 ans, est aussi en détention préventive depuis avril 2023 pour « outrage à magistrat » et « diffamation à l’encontre d’un corps constitué » suite à une publication sur Facebook.

Le 25 février prochain, le Sénégal va organiser pour la première fois une élection présidentielle sans le président sortant.

Le président sénégalais Macky Sall avait décidé le 3 juillet 2023 de ne pas se présenter pour respecter son engagement de ne faire que deux mandats. Il avait toutefois insisté qu’il le faisait de son plein gré, considérant qu’il avait le droit de se présenter à la faveur d’une modification constitutionnelle sur la durée du mandat en 2016. Ses adversaires affirment que c’est contraint et forcé qu’il a plutôt agi, face à une redoutable pression populaire.

ON-FD/ts

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