Selon la déclaration, l’intention de ces personnes est d’aboutir à un « renversement du régime ».
Ces accusations interviennent alors que plusieurs entités ont décidé de manifester ce même jour pour dénoncer les travers du régime d’Abdoulaye Wade arrivé au pouvoir en avril 2000. Il a été réélu pour un second mandant en 2007 lors d‘une élection dont les résultats ont été contestés par une grande partie de l’opposition, qui n’a d’ailleurs toujours pas formellement reconnu sa victoire.
Parmi les appels à manifester, figurent ceux de Sidy Lamine Niasse, patron du groupe de presse privée Walfadjri qui a promis de manifester contre « l’injustice » pour transformer la place de l’Indépendance (centre ville de Dakar) en « Place Tahrir ». L’appel fait référence à une place du Caire où se sont rassemblés pendant des semaines les manifestants à l’origine de la révolution égyptienne qui a fait partir le président Hosni Moubarak.
Outre ce patron de presse, des partis d’opposition, des syndicats, des artistes ainsi que plusieurs autres mouvements ont appelé à manifester massivement, qui « contre la vie chère » et les conditions de vie difficile, qui contre les « dérives » du régime.
De leur côté les partisans du président prévoient de manifester et de se mobiliser pour réaffirmer leur soutien au chef de l’Etat.
Selon l’APS, qui cite le ministre de la justice, les personnes accusédes de tentative de coup d’Etat sont Cheikh Ndao, responsable des fans club de Walfadjri, Moustapha Ndiarré Faye, responsable du Mouvement national des étudiants socialistes (MNES, affilié à l’opposition), Thérèse Faye, Arona Seck, Hervé Mballo, Cheikh Bamba, Ibrahima Ba, Demba Seydi, Cheikh Ndao, Bouba du Mouvement Tekki (un petit parti d’opposition représenté à l’assemblée).
Pour les dénommés « Cheikh Bamba » et « Bouba », seuls les prénoms ont été fournis par l’APS qui précise par ailleurs que toutes ces personnes sont priées par le ministre de la Justice de se présenter « au commissariat central ».
Le Sénégal, considéré comme modèle de stabilité et de démocratie en Afrique de l’ouest, est l’un des rares pays de cette sous région à n’avoir pas connu de coup d’Etat ou de régime militaire. Arrivé au pouvoir après une élection unanimement jugée « exemplaire » et à l’issue de laquelle son prédécesseur, le président Abdou Diouf avait accepté de se plier au verdict et de lui céder le pouvoir, le président Wade est aujourd’hui accusé de « faire reculer la démocratie » dans son pays et de ne pas tenir ses promesse de campagne.
En outre, les pouvoirs exorbitants de son fils Karim (ministre d’Etat dans le gouvernement) et la forte implication de sa famille à la présidence, notamment sa fille Sindiély et son épouse Viviane, sont considérés par une grade partie des Sénégalais comme des signes de népotisme. Enfin, l’intention qu’on lui prête de vouloir se faire succéder par son fils Karim, n’arrive pas à passer aux yeux d’une bonne partie de l’opinion publique qui dénonce souvent les « dérives monarchiques » de son régime.
Vous voulez réagir à cet article ou nous signaler une erreur, envoyez nous un mail à info[@]ouestaf.com