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Solidarité avec Haïti: l’Afrique de l’Ouest se mobilise

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Last Updated on 28/01/2010 by Ouestafnews

Endettés, classés parmi les plus pauvres, frappés par des crises multiformes – énergétique, alimentaire, sociale, politique, etc. – il n’empêche que plusieurs pays de la sous région se sont montrés solidaires d’Haïti, dont la capitale Port-au-Prince, est depuis des semaines réduite en ruines.

Du « géant » nigérian, producteur de pétrole, aux « petits » poucets de la sous région en passant par les pays récemment sortis de guerre comme le Libéria ou la Sierra Leone, chacun y est allé de sa petite contribution pour venir en aide au peuple haïtien meurtri.

Fidèle à son rang de « première puissance sous régionale » le Nigeria, qui compte près de 150 millions d’habitants, a promis un don total de 5 millions de dollars américains (soit environ 2,4 milliards de francs Cfa), selon un communiqué du ministère nigérian des Affaires étrangères.

Classé deuxième économie du continent en 2008 après celle l’Afrique du Sud par son PIB (produit intérieur brut), le Nigeria a déjà remis un chèque de 1,5 million de dollars à l’Onu en « réponse immédiate ».

Ce pays promet aussi d’apporter des fournitures médicales et du matériel de secours d’une valeur de 3,5 millions de dollars et d’envoyer vers Haïti une équipe de 50 bénévoles composée de médecins, d’infirmières et d’ingénieurs.

Le pays envisage aussi l’élargissement de sa mission de maintien de la paix en Haïti, comprenant actuellement 121 personnes, selon le communiqué.

Parallèlement, le gouvernement de l’Etat de Rivers, dans le sud-est du Nigeria, a accordé à Haïti un don d’un million de dollars. Le gouverneur de Rivers, Chibuike Amaechi, a déclaré que cet argent sera accompagné de dons en nature.

Le Ghana, deuxième producteur d’or d’Afrique et premier producteur ouest africain, récemment inscrit sur la liste des pays producteurs de pétrole, a accordé un don humanitaire de trois millions de dollars (environ 1,4 milliard de francs Cfa) à Haïti, selon le ministre délégué à l’Information, Okudzeto Ablakwa, cité dans un communiqué repris par la presse locale.

Il a précisé que ce don faisait suite à une promesse faite par le président John Evans Atta-Mills au peuple et au gouvernement haïtiens.

Selon le communiqué, le ministère des Affaires étrangères était en train de procéder aux arrangements nécessaires pour assurer l’envoi rapide de cette aide au gouvernement haïtien.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao mais en proie à une crise politico-militaire depuis Septembre 2002, a octroyé un million de dollars US (près de 450 millions de francs Cfa) au gouvernement haïtien, une semaine après le violent séisme qui a dévasté ce pays.

Pour le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, « profondément touché » par ce drame, et dont les propos sont repris dans un communiqué de la présidence, cette somme constitue la « contribution ivoirienne à la chaîne de solidarité internationale » en faveur d’Haïti.

En outre, plusieurs rencontres de prières ont été organisées à Abidjan en faveur des morts et blessés haïtiens et l’amicale des Antillais vivant en Côte d’Ivoire a organisé des cérémonies de collecte de dons en faveur de la population haïtienne.

Le Sénégal, par la voix de son président, Abdoulaye Wade a émis l’idée d’offrir aux Haïtiens durement éprouvés par la nature, une « terre d’accueil » pour ceux d’entre eux qui souhaiteraient revenir sur le continent de leurs « ancêtres ».

Pays sahélien au climat aride et dont l’économie dépend en partie de l’aide internationale et de l’apport de sa vaste diaspora éparpillée aux quatre coins du monde, le Sénégal a aussi annoncé une contribution d’un million de dollars (près de 450 millions de francs Cfa).

De son côté, le parlement sénégalais s’est réuni le 22 janvier 2010, en session d’urgence, et a décidé d’accorder 50 millions de francs Cfa à Haïti. Selon l’agence Panapress, le parlement a invité « les membres du gouvernement et les directeurs de sociétés publiques et privées à donner une journée de salaire au peuple haïtien. »

Le Burkina Faso, autre pays sahélien, enclavé et dépendant de l’aide extérieure, a aussi réagi après le conseil des ministres du 20 janvier 2010, et a annoncé un don de 100 millions de francs Cfa « en soutien aux efforts de prise en charge et d’assistance humanitaire ».

« Face à l’ampleur du désastre, le gouvernement avait dès les premiers jours exprimé sa compassion et manifesté sa solidarité et celles du peuple burkinabè à l’endroit du peuple frère de Haïti. »

Le Mali, 3ème producteur d’or en Afrique, classé parmi les pays « pauvres » du continent et qui comme le Sénégal dépend de sa « diaspora », a offert 100 millions de francs Cfa.

Quant à l’ex-première dame malienne, Adam Ba Konaré (épouse de l’x-président Alpha Omar Konaré), elle a ouvert une souscription volontaire et annoncé son intention de construire et d’équiper en Haïti une école primaire.

La fille, promotrice d’une maison d’édition, a prévu d’organiser ce vendredi 29 janvier 2010 une « veillée pour Haïti » avec des recueillements, témoignages et un concert de solidarité animé par des artistes du Mali, d’Haïti et de la Côte-d’Ivoire.

Au Bénin, un des plus petits pays ouest africains par sa superficie et qui partage avec Haïti une pratique assez répandue du vaudou, un conseil des ministres « extraordinaire » s’est tenu le 19 janvier et un comité interministériel a été mis en place pour faire des propositions visant à mobiliser les Béninois pour susciter des dons et faire des recommandations.

Le gouvernement béninois, qui prévoit d’aider les étudiants haïtiens au Bénin et ceux qui désirent obtenir des bourses béninoises, a promis 100 millions de francs Cfa et la prévu la création d’un compte bancaire pour recueillir des dons.

Des offices religieux ont été célébrés du 19 au 24 janvier à l’intention des victimes du tremblement de terre et le pays s’est également adressé à la Commission de l’Union africaine pour qu’à sa prochaine session à Addis-Abeba, elle puisse se pencher sur la question haïtienne.
Un deuil national de trois jours a en outré été décrété et observé à partir du jeudi 21 janvier 2010. Pendant cette période, le drapeau national était mis en berne.

Au nom du peuple sierra léonais, pays qui se redresse difficilement d’une guerre qui a duré près d’une décennie, le président Ernest Bai Koroma a, décidé d’accorder un don de 100.000 dollars américains (un peu moins de 45 millions de francs Cfa) au Fonds des nations-unies pour le désastre en Haïti.

Le gouvernement libérien, lui aussi en phase de reconstruction après une décennie de guerre civile, a accordé un don de 50.000 dollars américains (près de 24 millions de francs Cfa).

Enfin au Togo, une association de la communauté haïtienne vivant dans ce pays et dénommée « Racines Haïti Afrique » , a lancé le 20 janvier 2010 une opération de collecte de fonds destinée à venir en aide aux victimes du drame.

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