Le régime de Kadhafi (au pouvoir depuis 42 ans), principalement adossé sur les rentes pétrolières et la force de sa garde républicaine, a lui aussi sérieusement vacillé et son gouvernement ne contrôlait à la date du jeudi 24 février 2011 que Tripoli, la capitale, et la partie Ouest du pays.
Face à ce revers inattendu, les journaux ouest-africains s’intéressent au futur du colonel libyen ainsi qu’à ses stratégies de survie, et notamment le recrutement de mercenaires pour sauver son régime.
« Comme ce qui s’est passé en Tunisie (…), en Egypte, le peuple libyen rêve à son tour d’un printemps après quatre décennies d’années de plomb », écrit le quotidien burkinabé
L’Observateur Paalga, qui dénonce « l’égo démesuré » du leader Libyen « perdu dans les turpitudes des excentricités, obsédé par le dessein d’opérer une succession dynastique à la tête de son pays… ».
« Contrairement aux armées tunisienne et égyptienne dont le caractère républicain a été unanimement salué, celle du Guide libyen affiche son caractère prétorien, uniquement au service d’une seule cause et d’une seule personne par l’utilisation de moyens terrestres et aériens pour contrer les manifestants », écrit de son côté Le Pays, autre publication du Burkina Faso, qui souligne que « ce n’est ni plus ni moins qu’une guerre que les militaires encore fidèles au guide libyen mènent contre le peuple ».
Le quotidien malien L’Indicateur Renouveau fait état, quant à lui, de mercenaires africains soulignant que parmi les recrues figureraient des « Maliens » et « des Mauritaniens ».
« Des informations qui ne sauraient guère surprendre au Mali où beaucoup de gens s’accordent à dire que les rebelles (Touaregs issu du nord du Mali) sont généralement d’anciens combattants dans plusieurs zones du continent et qu’ils obéissent, de ce fait au Guide de la Révolution Libyenne », souligne ce journal avant de rappeler la mise en place par le guide libyen en Avril 2006 à Tombouctou (nord du Mali) de la « Grande association des tribus du grand Sahara » qui se compose « essentiellement de Touaregs ».
Au Sénégal également, les médias sont largement revenus sur le sort des ressortissants de ce pays.
Le quotidien le Populaire évoque « deux blessés par balles » et « l’enfer que vivent les ressortissants Sénégalais en Libye».
« Dans les deux camps (pro et anti-Kadhafi), on n’hésite pas à tuer les Noirs qui sont soupçonnés d’être des mercenaires. Tous les Africains noirs vivant en Libye craignent pour leur sécurité », selon ce journal.
Les médias ghanéens s’inquiète aussi de la sécurité des ressortissants de leur pays établis en Lybie.
Sur le site Ghanaweb, par exemple, le vice-ministre chargé de l’Information Samuel Okudzeto Ablakwa est amplement cité lorsqu’il dit : « nous avons envoyés un message clair à l’ambassadeur de la Libye à Accra que son gouvernement sera tenu pour pleinement responsable si des Ghanéens sont brutalisés ou tués ».
L’éditorialiste du quotidien togolais « Liberté » s’intéresse lui au incidences géostratégiques pour l’Afrique francophone d’une éventuelle chute de « Kadhafi qui a réussi à mettre sous sa coupe depuis quelques années et grâce à l’immense richesse de son pays, la plupart des pays subsahariens », grâce à des « trouvailles » comme la Cen-sad, (Communauté des Etats sahélo-sahariens), dont il était le principal bailleur de fonds.
Le journal ne manque pas de souligner l’incongruité que constitue la présence dans cette Communauté de certains Etats qui n’ont rien de désertique ou de sahélien, mais qui se sont retrouvés dans ce cercle « juste par mendicité et pour le plaisir de se laisser asservir par manque de dignité ».
Selon divers bilans non confirmés les troubles ont déjà fait officiellement entre 300 et plus de 600 morts.
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