Particulièrement outré par la présence sur cette liste de l’ancien président le général, Sani Abacha (mort en 1998), le prix Nobel de littérature né en 1937, a dans un communiqué au vitriol accusé le président Jonathan de faire la promotion des « meurtriers et des voleurs ».
Dans ce texte intitulé « la canonisation de la terreur », Soyinka estime que sous le règne d’Abacha entre 1993 et 1998, les nigérians ont vécu une période de terreur comparable à celle qu’ils vivent actuellement avec le soulèvement armé de Boko Haram. A cet effet, il a rappelé l’exécution sous le régime Abacha de l’écrivain et environnementaliste, Ken Saro Wiwa et huit militants du Delta Niger à l’issue d’un procès « bâclé ».
Outre Soyinka et Abacha, figurent dans cette liste consultée par Ouestafnews, des héros de la lutte pour l’indépendance du pays comme Benjamin Nnamdi Azikiwe, et Sir Abubakar Tafawa Balewa mais aussi d’anciens chefs d’Etat comme Ibrahim Babaginda, Olesegun Obansanjo ou encore Umaru Yara’dua.
Les familles du chanteur et activiste Fela Kuti (cousin de Wole Soyinka), Moshood Abiola, homme politique et homme d’affaires et de l’écrivain Gani Fawehinmi, décédés respectivement en 1997,1998 et 1999 ont eux aussi décliné la distinction
Dénonciateur infatigable de la mauvaise gouvernance qui mine son pays, Wole Soyinka, défie une nouvelle fois l’élite politique nigériane qu’il juge responsable des tourments du pays.
« Quels que soient la nature et le degré d’adhésion à un gouvernement, ce dernier est en situation d’échec aussi longtemps qu’il reste incapable dans l’incapacité de nourrir sa propre population », affirmait-il lors de la célébration du cinquantenaire de l’accession du Nigeria à l’indépendance.
La célébration du centenaire, quant à elle, fait référence à la réunification du pays en 1914, auparavant séparé en deux protectorats après le congrès de Berlin de 1885. Après un mois de festivités, la clôture a eu lieu fin février 2014 lors d’une cérémonie à Abuja avec la présence de 15 chefs d’Etat.
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