Hamid Ahmed – l’avantage d’un Tec, c’est que dans l’ensemble de nos pays (membres de la Cedeao : NDLR), nous aurons le même système douanier. Au Sénégal, au Nigeria, au Cap-Vert, etc., nous aurons le même système de dédouanement de nos marchandises. Le TEC facilite le commerce et le partenariat entre nos pays et le reste du monde. C’est de l’intégration, dans la mesure où cela consiste à mettre ensemble ce que nous avons comme services douaniers, pour les partager.
Ouestafnews – Quand est-ce que sera appliqué le TEC ai sein de la Cedeao ?
H.A – Aujourd’hui, nous avons déjà un Tec. Son texte fondateur a été adopté. La mise en œuvre est prévue le 1er janvier 2015. L’année 2014 sera mise à profit pour faire tous les préparatifs de son application en 2015. Mettre en place un Tec, cela veut dire que toutes les douanes des pays membres de la Cedeao doivent appliquer les mêmes taux douaniers, utiliser les mêmes formulaires et les mêmes procédures. Cela nécessite la formation des douanes, leur équipement, etc. Nous avons terminé l’élaboration du Tec. Son entrée en vigueur nécessite une sensibilisation et la mise en place d’outils pouvant le rendre opérationnel. Nous avons trois langues de travail (anglais, français et portugais) dans lesquelles il faut rédiger les documents.
Ouestafnews – des organisations de la société civile ouest-africaine s’inquiètent des relations avec l’Union européenne dans le court terme, et notamment des APE (Accords de partenariat économique)…
H. A – nous sommes dans des négociations. Jusqu’à présent, nous franchissons des étapes, en menant ces négociations. Il y a des étapes qui sont l’objet de divergences. Ce ne sont pas des ruptures entre la Cedeao et l’Union européenne, mais des divergences. Nous sommes habitués à cela. L’accord de partenariat économique est tellement important et complexe qu’il ne faut pas le faire vite. C’est tout un processus, durant lequel il faut des concertations et des consultations de part et d’autre, avant de prendre certaines décisions. Nous voulons aller en masse vers cet accord. Et c’est pourquoi nous nous sommes associés à la société civile et au secteur privé. Et les intérêts sont quelquefois divergents au sein même d’un pays. Les divergences existent aussi entre les pays. L’accord de partenariat économique, c’est quelque chose de complexe. Ça ne se fait pas vite. Par le passé, nous avons rapidement signé des accords, qui nous ont été par la suite défavorables.
Cette fois-ci, nous voulons éviter cela et aller de manière stratégique, prendre le temps nécessaire et nous donner de la patience. On ne va pas rompre avec l’Europe. Nous arriverons à un accord satisfaisant pour nous. C’est normal que les gens expriment des craintes. Il y va de la liberté d’analyse des uns et des autres. N’empêche, nous sommes optimistes et pensons que nous allons arriver à un accord qui va profiter à l’Afrique de l’Ouest.
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