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Tensions en Côte d’Ivoire : l’Onuci « espère que la raison » prévaudra

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Last Updated on 15/12/2010 by Ouestafnews

Ces déclarations de la mission onusienne sont faites dans un entretien par voie électronique accordé à Ouestafnews, alors que les partisans du président Laurent Gbabgo affirment qu’ils tiendront l’Onuci pour « responsable » de toutes scènes de violence qui pourraient survenir lors des manifestations prévues par le camp d’Alassane Ouattara, décidé à prendre le contrôle des centres de décision à Abidjan, notamment la Radio télévision ivoirienne (RTI, publique) et la primature (siège du chef du gouvernement).

Le premier ministre Guillaume Soro, nommé par Alassane Ouattara, a annoncé son intention de marcher jeudi 16 décembre 2010 sur la RTI, afin d’y installer un nouveau directeur général. Selon M. Soro, ce premier acte devrait être suivi le lendemain par son installation à la primature, encore aux mains des partisans du président Laurent Gbagbo.

L’Onuci « espère que la raison va prévaloir pour ne pas alourdir les peines du peuple ivoirien et hypothéquer les efforts en cours pour sortir de l’impasse », a affirmé Hamadoun Touré, porte-parole de la mission onusienne répondant par email à des questions d’Ouestafnews.

Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, tous deux proclamés « président » se disputent la légitimité du pouvoir en Côte d’ivoire. Le premier a été déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) et le second par la Cour constitutionnelle qui a invalidé les résultats de la CEI.

M. Gbabgo, président sortant, au pouvoir depuis dix ans, est soutenu par l’armée et les institutions ivoiriennes aux mains de ses hommes. M. Ouattara est soutenu par l’ensemble de la Communauté internationale, à la suite de la certification des résultats de la CEI par l’Onuci.

« L’Onuci a travaillé au cours des derniers jours pour éviter ce que vous appelez le pire », a en outre affirmé le porte-parole de la mission onusienne en répondant à une question sur les moyens humains et matériels dont dispose l’Onuci pour lui permettre « de faire face au pire » dans les jours à venir au cas où la situation arrivait à dégénérer.

L’Onuci est de plus en plus critiqué par le camp de Laurent Gbabgo depuis que le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Young-Ji Choi, a certifié les résultats donnant M. Ouattara vainqueur. Les responsables de l’opération ont toutefois réaffirmé leur fidélité à leur mandat qui leur impose de « rester impartial ».

« Notre mandat est de rester impartial et nous avons réussi à préserver cette impartialité en toute circonstance », a ajouté Hamadoun Touré, précisant qu’il « en sera toujours ainsi ».

Il s’est défendu des accusations du camp Gbagbo, dont certains partisans avaient d’ailleurs dés le début de la crise, agité l’idée d’exclure le représentant spécial.

Pour le porte parole de l’Onuci, il est clair que M. Choi « n’a fait qu’exécuter son mandat de certification. Ni plus ni moins ».

« M. Choi maintient les contacts avec toutes les parties pour assurer la sauvegarde de la volonté du peuple ivoirien telle qu’exprimée le 28 novembre 2010 dans la démocratie et la paix », allusion à la date du second tour de la présidentielle qui était censée ramener la Côte d’Ivoire sur la voix de la paix.

Depuis la proclamation des résultats du deuxième tour de la présidentielle, la Côte d’Ivoire fait face à un duel à l’issue incertaine qui hypothèque une nouvelle fois les chances de paix dans ce pays, soumis depuis près d’une décennie à une crise politico-militaire qui a scindé le pays en deux. C’était à la suite d’une tentative de renversement du président Gbagbo en septembre 2002.

Depuis, M. Gbagbo a toujours su manœuvrer pour rester au pouvoir, arguant de la situation de crise qui empêchait, selon lui, la tenue d’une présidentielle dans de bonnes conditions.

Le refus de M. Gbagbo de quitter le pouvoir a été quasi-unanimement critiqué par la communauté internationale. L’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, l’Union européenne, les Etats-Unis, etc., ont tous affirmé reconnaître la victoire de M. Ouattara et décidé d’imposer des sanctions à M. Gbabgo et à ses proches.

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