En ce mois de septembre 2011, en plein air sous les palmiers du Centre culturel Douta Seck de Dakar pris dans la pénombre, deux troupes ouest africaines ont conjugué leurs efforts pour interpréter cette pièce qui évoque le drame des femmes prises au piège de la solitude, faute d’hommes pour les accompagner dans la vie.
Devant un public attentif, les trois personnages de la pièce – deux africaines et une européenne sous une lumière vive – engagent un dialogue enjoué, rythmé par une rivalité sur fond de séduction. Tour à tour elles paradent voluptueusement, dissertent avec lucidité, se chamaillent, s’empoignent même, en attendant les « poissons », ces hommes qui ne seront jamais au rendez-vous.
En réalité ce que cherchent ce trio de femmes, ce n’est pas « l’homme mais un homme », une espèce en voie de disparition comme en témoigne le personnage de la Belge (Laeticia) qui permet de renverser la problématique de l’émigration, d’autant qu’elle a franchi sans papiers les frontières de l’Afrique pour trouver « un homme » après avoir essuyé quatre divorces en Europe.
« La question de l’émigration c’est aussi le Nord vers le Sud, il faut montrer cela », souligne en coulisse la metteure en scène Rouguiatou Camara de la Guinée.
Produit dans le cadre du Chantier panafricain d’écriture dramatique des femmes de Grand- Bassam (Côte d’Ivoire), « En bordure du quai », traduit la difficile condition des femmes où le désir de s’affirmer en tant que femme se heurte toujours à la dépendance vis-à-vis du mâle. Et la révolte sous les cris de « plus de larmes citoyennes, fini les hommes, bonjour les femmes » ne dure que le temps d’une rose avant qu’on ne revienne à la réalité « nous avons besoin de leur attitude protectrice ».
Après deux représentations à Dakar et Conakry, la troupe ivoiro-burkinabé devrait aussi se produire en Mauritanie et au Mali durant le mois de septembre.
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